lundi 15 décembre 2014

Voeux des fêtes 2014

Petits pingouins en érable peint,  réalisés au tour à bois ...sauf pour les ailes et le bec bien sûr ! 

vendredi 12 décembre 2014

Secrétaire contemporain


Le projet de créer un secrétaire de style contemporain m’est venu il y a deux ans quand j’ai réalisé qu’il serait très agréable de disposer d’un petit coin travail près du foyer du salon. Dans les années 80, j’avais déjà eu l’idée de fabriquer pour mon bureau un secrétaire classique à cylindre en chêne rouge à partir d’un plan américain. J’étais encore dans ma période « arts et traditions populaires » où je reproduisais des meubles anciens. Pour mon bureau j’avais finalement abandonné le projet du secrétaire à cylindre qui était difficile à adapter à mes besoins informatiques, j’ai donc misé sur une surface ouverte en « L » où le côté pratique et l’ergonomie l’ont emporté sur le style. Le projet d’un espace travail au salon était différent cette fois, le meuble devait avoir du style, car il est dans l’espace d’accueil de la maison, exposé à tous les regards. Par ailleurs, comme c’est un espace de travail occasionnel je pouvais en réduire la taille et mettre le style à l’avant plan du concept, sans toutefois trop sacrifier sur l’ergonomie.

Secrétaire aux lignes contemporaine en érable, érable ondé et zébrano.
Le caisson qui surplombe le plateau dissimule dans sa section centrale une barre électrique pour brancher portable et tablette.
Le luminaire de DEL demeure très discret ...mais efficace !
Comme à mon habitude j’ai commencé le travail de création par une recherche de style, autant sur le web que dans les revues spécialisées. Dès le départ j’ai constaté qu’il était difficile de réinventer complètement le secrétaire qui regroupe une surface de travail et un certain de nombre de rangements pour le petit matériel de bureau et la papeterie. À l’époque de Louis XIV, le secrétaire avait atteint un tel degré de sophistication que sa réalisation nécessitait le travail concerté de nombreux artisans, de l’ébéniste au ciseleur en passant par le doreur et l’horloger. Modernité oblige, même si le secrétaire d’aujourd’hui n’est pas nécessairement un poste informatique il doit faciliter l’usage d’un ordinateur portable, d’une tablette et de différents outils de communication. Dans sa forme classique, le secrétaire dispose de tiroirs en dessous et au-dessus du plan de travail et d’un cylindre qui limite l’accès à la surface de travail et aux compartiments supérieurs. On peut comprendre qu’avant l’informatique il était nécessaire de limiter physiquement l’accès à sa comptabilité où à ses lettres d’amour, mais aujourd’hui le secrétaire peut facilement se départir de ses entraves et devenir un meuble attrayant, adapté à différents usages.

Dans la conception de mon secrétaire, j’ai décidé de conserver le principe de placer du rangement en dessous et au-dessus du plan de travail. Je voulais également trouver une solution pratique et élégante pour le branchement des nombreux chargeurs de nos téléphones mobiles, tablettes, liseuses et autres « bidules » électroniques. Plutôt que de placer une horrible barre électrique au pied du secrétaire avec tous les fils qui pendulent de la surface de travail, j’ai décidé de dissimuler la barre dans un compartiment fermé au-dessus de la surface de travail, ainsi la barre électrique demeure très accessible et à la hauteur des yeux, du coup, fini les contorsions sous le meuble pour brancher les appareils. Le compartiment de la barre électrique est lui-même placé au centre d’un petit caisson étroit qui est accroché à deux supports à 5’’ (13 cm) de la surface de travail. En plus de supporter le caisson, les deux supports latéraux, réalisés en zébrano, servent à dissimuler le filage, le transformateur et le gradateur du luminaire DEL placé à l’avant du caisson afin d’éclairer le plan de travail. La base du secrétaire en érable et érable ondé demeure assez classique avec un piétement à pattes effilées et trois tiroirs sous le plan de travail. Cette base acquiert un trait distinctif grâce aux façades de tiroirs en zébrano (connu également sous le nom de zingana son nom botanique est "Microberlinia brazzavillensis") et l’insertion de marqueterie placée à 4’’ (10 cm) de l’extrémité de chaque patte.

Comme pour mes autres projets, j’ai modélisé le secrétaire avec Sketchup 8 et j’ai procédé ensuite à un rendu photographique en utilisant Kerkythea. Avant même de découper une seule pièce, j’avais donc un très bon aperçu du « look » final de ce meuble (voir illustration). La complexité relative du projet nécessitait un plan assez détaillé, surtout pour bien évaluer la quantité de bois requis et choisir les meilleures stratégies d’assemblage pour chacune des pièces. 


La tête de chaque patte comporte des mortaises pour recevoir d'un côté les traverses et de l'autre les longerons avant et arrière. Ici c'est une patte avant droite, les doubles mortaises sont destinés aux longerons avant placés au-dessus et en-dessous des tiroirs.


Les pattes effilées de la base ont constitué le point de départ du projet, car en plus de supporter l’ensemble du meuble elles contribuent par leur finesse à son élégance. Il est relativement simple de fabriquer ce type de pattes sur la scie à ruban ou le banc de scie grâce à un gabarit. Comme j’ai déjà réalisé ce type de pattes pour d’autres projets, j’avais déjà un gabarit pour ma scie à ruban. Ce gabarit artisanal (voir photographie plus bas) a la particularité de s’adapter facilement à la dimension de la patte à découper grâce à des ajustements à ses deux extrémités. Pour assurer une plus grande stabilité de la pièce, j’ai collé du papier abrasif (120) sur les surfaces de mon gabarit (voir photo).


Gabarit artisanal pour couper un angle le long des pattes sur la scie à ruban.
On peut ajuster l'angle de coupe en déplaçant le guide (au centre sur la photo ) à gauche
 ou à droite.  


Coupe à angle sur la scie à ruban grâce au gabarit que l'on glisse comme un chariot le long du guide parallèle de la scie.




Plan Sketchup (version 8)  du secrétaire en transparence .

Rendu photographique Kerkythea...assez fidèle au produit fini !

Dans le projet de secrétaire chaque patte mesure 29 pouces (74 cm) elles font 1 ½ x 1 ½ (4 cm x 4cm) à la tête et ¾ x ¾ (2 cm x 2cm) au pied. Les 5 premiers pouces de la tête de chaque patte (section qui correspond à la ceinture du meuble), ont des côtés parfaitement parallèles, c’est dans cette portion que sont découpés les mortaises qui vont recevoir les tenons des longerons et des traverses. La coupe à angle (sur la scie à ruban avec le gabarit) des 4 faces de chaque patte se fait donc sur une longueur de 24 pouces. Pour faire disparaître les marques de coupes laissées par la scie à ruban,  j’ai raboté chaque face. Il est donc important de laisser un peu d’espace (1/16’’ à 1/8’’) au-dessus des lignes de coupe pour prévoir la perte d’épaisseur résultant du rabotage. Une lame de rabot bien aiguisée laissera une surface très lisse nécessitant peu ou pas de sablage.


Le longeron arrière de la base avec les 4 guides de tiroir latéraux


L’assemblage de la base du secrétaire est assez classique :  tenon-mortaise pour les longerons et traverses et double tenons-mortaises pour le longeron avant et celui des tiroirs. J’ai réalisé la découpe de toutes les mortaises à la mortaiseuse (installée sur une perceuse à colonne) alors que les tenons ont été façonnés sur un banc de toupie. Les assemblages en queue d’aronde des tiroirs (mi-aveugles en façade et traversants à l’arrière) ont été réalisés à l’aide d’une toupie et d’un gabarit à queue d’aronde Porter-Cable. Le collage de la base a été réalisé en trois étapes :

  1. Les longerons de façade et les deux séparateurs verticaux des tiroirs (voir photo)
  2. Le longeron arrière, les guides de tiroir avec l’ensemble 1 (voir photo)
  3. Finalement les 4 pattes, les traverses avec l’ensemble 1 et 2


Collage des longerons aux diviseurs de tiroir
Collage des longerons arrière et avant et des guides de tiroir

En procédant en 3 étapes cela permet de réaliser un meilleur assemblage tout en réduisant le stress associé au temps de prise de la colle PVA, qui varie généralement entre 15 et 30 minutes en fonction du degré d’humidité de l’atelier. Le plateau est finalement fixé à la base par trois vis situées sous le longeron avant et par 7 tasseaux de support qui s’insèrent dans des rainures (réalisées à la toupie) dans le longeron arrière et dans les guides latéraux de tiroirs, cette méthode d’assemblage permet de compenser les mouvements saisonniers du plateau composés de plusieurs planches laminées.

La partie plus « innovante » de ce projet demeure sans contredit son caisson qui est suspendu au-dessus du plateau, accroché à deux supports en zebrano qui évoquent la forme de livres fermés. Le caisson et ses supports ont un panneau arrière amovible ce qui permet d’installer la barre électrique, le transformateur basse tension pour alimenter le ruban de lumières DEL, le gradateur basse tension (12v) et de faire circuler le filage nécessaire. Le panneau arrière des supports est maintenu en place par deux aimants circulaires alors que celui du caisson est vissé. Le ruban de lumière DEL  est collé au fond d’un luminaire DEL en aluminium, en fait il s’agit d’un profil d’aluminium sur lequel se fixe un diffuseur de polymère, le profil est lui-même encastré dans une rainure de 11/16’’ (environ 20 mm) de largeur et de ¼’’ (6 mm) de profondeur et couvre la largeur complète du caisson soit 36 pouces (91 cm). Les composantes de ce système d’éclairage sont disponibles chez Lee Valley.
Assemblage d'un support en zébrano avec des goujons.



La finition se résume à l’application de 3 couches de vernis acrylique semi-lustre. Ce type de vernis offre l’immense avantage de conserver la teinte naturelle de l’érable et d’accentuer le contraste entre l’érable et le zébrano.    


jeudi 6 novembre 2014

Le rapport du GIEC 2014

Êtes-vous surpris ? Le dernier rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) confirme une fois de plus que le réchauffement climatique, attribuable aux émissions de CO2 résultant de l’activité humaine, est d’une telle ampleur qu’il nous faut agir avec vigueur pour simplement ralentir la tendance à défaut de l’inverser. Ce qui est surprenant cette fois, c’est que les experts du GIEC affirment qu’il sera possible d’agir sans réduire la croissance. Leur thèse repose sur le fait que les efforts nécessaires pour diminuer les émissions de  GES stimuleront plusieurs secteurs de l’économie ce  qui devrait compenser les pertes associées à l’exploitation et à l’utilisation des énergies fossiles.  Bref, en reboisant les forêts, en convertissant le parc automobile à l’électricité, en s’équipant de  sources d’énergie propre, en rapprochant les producteurs d’aliments des consommateurs ou en développant de nouvelles manières de séquestrer le carbone nous pourrions  stimuler l’économie d’une manière positive tout en s’attaquant de front au problème des émissions de GES et de leurs conséquences dramatiques sur les écosystèmes de la planète.  Je crains fort cependant que le GIEC sous-estime l’inertie des gouvernements,  et la capacité des individus à bien comprendre les enjeux qui dépassent l’horizon de leur cour arrière.  Soyons réalistes deux minutes :  pour simplement ralentir le réchauffement climatique, nous devrions dès maintenant réduire notre dépendance aux énergies fossiles... Or partout où je porte mon regard, je n’observe que le contraire : le parc automobile augmente (dans ma propre rue il n’est pas rare de compter 2 et même 3 voitures par  maison),  le réseau autoroutier s’étend, les entreprises délocalisent leurs productions ce qui ajoute du transport pour rejoindre les marchés, les mégas navires de croisière se multiplient,  l’utilisation du charbon pour produire de l’électricité ne cesse de progresser (60% des émissions mondiales de GES entre 2001 et 2013 sont attribuables à la combustion du charbon), le trafic aérien n’a jamais été aussi dense  et je ferme les yeux sur toutes les utilisations du pétrole associées aux loisirs ... Bref,  le GIEC a du pain sur la planche pour inciter les États à convertir leurs économies.  En donnant une majorité aux républicains, lors des élections de mi-mandat aux États-Unis, les Américains risquent maintenant de dire oui aux sables bitumineux et à l’oléoduc Keystone XL .... rien de rassurant  pour l’avenir de la planète !

Je ne crois pas qu’il soit possible de réduire les émissions de GES sans renoncer au credo de la croissance économique,  comme l’a soutenu Albert Jacquard jusqu’à son dernier souffle en 2013.  Dans les faits, son message allait beaucoup plus loin,  car pour lui il était impossible de maintenir une croissance économique éternelle tout en soutenant que les ressources de la terre étaient infinies, tôt ou tard l’humanité fera naufrage si elle continue de naviguer dans cette direction ! Ce n’est pas avec des yeux d’économistes qu’il faut continuer d’évaluer la portée de nos gestes, mais avec ceux de terriens qui doivent agir en harmonie avec l’ensemble de la biosphère. 


En passant, je vous donne la référence d’un site français extrêmement bien fait qui donne en « temps réel » des données statistiques sur l’ensemble de l’activité humaine de la planète, incluant les émissions de CO2, la mortalité, la natalité, la consommation de carburants, le recyclage des déchets, le nombre de prix littéraires (oui oui !) ...très complet et parfait pour s’extirper la tête du sable et faire les constats qui s’imposent : http://www.planetoscope.com/

vendredi 31 octobre 2014

Le projet de terminal pétrolier à Cacouna ; vertu et écologie vs profits et pétrole

Face à la mobilisation citoyenne à Cacouna, deux motocyclistes ont décidé de « rincer » leur moteur pour étouffer la voix de la contestation... leur argumentaire : protester contre le fait que les manifestants étaient en majorité des gens de l’extérieur de la région pour qui la protection de quelques mammifères marins est plus importante que la création d’emploi et la prospérité économique. Pendant ce temps dans la Capitale, le premier ministre Couillard rappelait aux distingués membres de l’Assemblée nationale que le Québec est encore une province du Canada et qu’il doit contribuer à la richesse collective en facilitant la vente du pétrole albertain à l’étranger. Pas très loin de là, à l’Université Laval, David Suziki recevait un doctorat honoris causa pour l’ensemble de son œuvre et son engagement envers la cause environnementale, Le Soleil qui a couvert l’événement publiait dans la même page que l’article une publicité de TransCanada pipelines... Sans doute une forme d’humour noir!

Nous vivons vraiment dans un monde schizophrène, ou notre amour de la nature est confronté à notre désir de richesse et de confort, ce qui nous amène invariablement à faire les pires compromis. Nous voulons de l’eau pure, de l’air pur, un climat tempéré, des légumes sans pesticides, mais en conservant notre notre grosse maison énergivore, nos voitures-bateaux-motos-4 roues-tondeuses-souffleuses à essence, nos millions de kilomètres de routes asphaltées, nos kiwis de Nouvelle-Zélande, nos ananas du Honduras, nos tomates du Mexique et nos millions de bidules made in china... Cherchez l’erreur : la plupart des manifestants de Cacouna, incluant les deux motocyclistes et l’auteur de ces lignes, font bel et bien partie de la même grande famille des humains égocentriques. Tirez la pierre aux deux seuls motocyclistes serait vraiment trop facile, car dans le groupe des défenseurs des bélugas il y a sans doute autant de consommateurs de produits pétroliers qui sont venus soulager leur mauvaise conscience en participant à cette « petite marche » par un beau dimanche, après l’autocueillette des pommes! Mais aucun d’entre eux n’est sans doute disposé à payer le véritable prix d’un monde sans énergie fossile qui n’émet que très peu de gaz à effet de serre (GES). Dans les faits, l’enjeu de Cacouna dissimule des enjeux planétaires.

Objectivement, la création d’un terminal pétrolier à Cacouna, comme l’exploitation des gaz de schistes dans la vallée du Saint-Laurent, constitue un risque environnemental totalement inacceptable. Dans les faits, il n’y a aucun écosystème terrestre qui soit vraiment compatible avec l’extraction et l’utilisation massive du pétrole ou de tout autre « produit » qui perturbe leur équilibre. La nature a mis des millions d’années à établir de fragiles équilibres qui n’ont pas la capacité de s’ajuster en temps réel aux assauts répétés que le lui fait subir genre humain, c’est d’ailleurs pour cette raison que nous assistons présentement à l’une des pires extinctions d’espèces vivantes depuis celle du Crétacé. Malheureusement, les êtres humains font preuve de myopie face à la nature, ils ne voient que l’instant présent et le fond de leur cour arrière! Alors, comment leur faire prendre conscience que le béluga, la morue, l’étoile de mer ou l’oursin sont d’authentiques miracles dont l’apparition repose sur une chaîne d’événements rares et uniques dans tout le système solaire et même au-delà. Si les constructeurs de cathédrale du Moyen âge ne devaient guère s’inquiéter de leur impact sur la nature il en va autrement des ingénieurs d’aujourd’hui qui grâce à la technologie peuvent aplanir des montagnes, inondées de vastes territoires, assécher des mers ou acidifier la pluie de tout un continent et que dire des pêcheurs qui vident les océans de leurs poissons ou des producteurs de bois d’œuvre qui peuvent raser une forêt entière en quelques jours. Depuis le XXe siècle, notre capacité de création est devenue égale à notre capacité de détruire, non plus à l’échelle d’un village, mais à celle de la planète entière. Nous détruisons plus efficacement et de plus en plus rapidement à un point telle que la nature n’est plus en mesure de se régénérer complètement. Animées par le credo de la croissance économique, nos sociétés foncent littéralement dans le mur, car tôt ou tard la pénurie de ressources et la dégradation de l’environnement affecteront nos descendants. La Chine qui est devenue la manufacture de la planète subit déjà à l’accéléré les contrecoups de sa forte croissance, un exemple qui devrait pourtant alerter le reste de l’humanité, car nous vivons toujours sur la même planète que les Chinois. Leurs problèmes environnementaux sont maintenant les nôtres, car aucune pollution ne respecte les frontières politiques, tôt ou tard nous finissons tous par nous empoissonner mutuellement! 

Le Saint-Laurent, un écosystème fragile à protéger sans compromis !



Reliques vivantes de la dernière glaciation, les bélugas du Saint-Laurent sont-ils plus importants qu’un terminal pétrolier, vecteur de richesse et de croissance économique? Face à une telle question truquée, la majorité des gens auront tendance à dire non! Normal, on n’arrivera jamais à compenser par des croisières aux bélugas les revenus que pourra générer la vente du pétrole albertain sur les marchés internationaux, que le gouvernement Couillard souhaite récupérer, en partie (!), via la péréquation sans doute. Il est vrai que le béluga ne sera jamais un vecteur de richesse, il est à peine visible l’été et quasiment invisible entre les glaces blanches l’hiver! Vous aurez compris que j’utilise ici la voie de l’ironie, car aucune richesse ne pourra nourrir l’humanité si l’air, le sol et l’eau n’ont plus la capacité de bien supporter le vivant. Le béluga comme la morue demeurent de puissants indicateurs qui nous renseignent sur l’état de santé du Saint-Laurent. Le maintien des populations de ces espèces animales devrait donc constituer une priorité, non seulement pour les riverains du Saint-Laurent, mais pour l’ensemble des populations de la planète.

Que faire alors? Allez protester à Cacouna ou à Sorel chaque week-end avec sa voiture à essence, ou adopter un mode de vie qui rendra les énergies fossiles inutiles ou du moins beaucoup moins utiles qu’elles le sont présentement? Honnêtement je crois que nous n’avons plus le choix, car si notre protestation n’avait comme résultat que de déplacer le transport du pétrole vers d’autres territoires ou d’autres cours d’eau, nous ne pourrions crier victoire. Même si le pétrole albertain est plus polluant que celui de la mer du nord ou du golfe du Mexique (qui parvient déjà par pétroliers à la raffinerie Valero en face de Québec!), à terme les deux types de pétrole contribuent au réchauffement climatique et présentent un risque environnemental inacceptable lors de leur transport. Mais peu d’entre nous sont vraiment disposés à réduire leur confort pour abaisser de manière significative la consommation d’énergies fossiles et la production de GES qui en découle, c’est pourtant la seule manière d’y parvenir! Si le problème est planétaire, la solution ne peut être que local et individuel, elle passe par une prise de conscience de notre impact sur la nature, mais surtout par un changement radical de notre manière de vivre et de consommer. Mais est-ce vraiment possible? Suis-je en proie à une forme d’angélisme ou de rêve éveillé? Est-ce bien réaliste de penser que nous pourrons opérer un changement qui implique une décroissance de l’économie et un retour à une vie plus simple basée sur une plus forte autonomie des régions? Devrons-nous attendre que le dernier puits de pétrole suinte sa dernière goutte d’ici 60  ou 100 ans pour agir, alors qu’il sera impossible de réparer le gâchis environnemental? À ce jour, aucune civilisation n’a renoncé volontairement au « progrès » (lire croissance), les seuls reculs sont attribuables à des catastrophes naturelles, aux guerres, à des crises boursières ou à de grandes pandémies. Par ailleurs l’être humain a une vilaine propension à contourner ses propres règles et lois pour tirer des avantages personnels ou s’accaparer des richesses. Sous cet angle, la « simplicité volontaire » à l’échelle planétaire apparaît donc comme parfaite utopie, même dans les pays qui aspirent au développement.

Répétons la question : que faire alors? La parole la plus sage que j’ai entendu jusqu’à maintenant a été dite par le « très respectable » David Suziki lors de son passage à Québec au début du mois. En gros il a dit que l’espoir de la terre repose maintenant entre les mains de nos jeunes enfants. C’est effectivement sur eux que nous devons miser en espérant qu’ils pourront oublier les travers de l’humanité et adhérer à de nouvelles valeurs centrées sur le respect de l’environnement et les capacités réelles de la terre à supporter l’activité humaine. Cela dit, contester les projets pétroliers n’est pas un geste inutile si cette contestation revêt un caractère global au même titre que le réchauffement climatique affecte l’ensemble de la planète... le « pas dans ma cour » est complètement absurde si nous ne sommes pas prêts également à réduire notre dépendance aux carburants fossiles. Comme bibliothécaire, j’oserais ajouter que l’éducation sera toujours le plus puissant facteur de changement, mais l’éducation sans contaminant, c’est-à-dire débarrassé des bêtises véhiculées par les religions, le politique, les pouvoirs financiers, les nationalismes et tous les autres obstacles à la véritable connaissance. Dans ce contexte quoi penser du gouvernement Harper qui muselle nos scientifiques, endosse des thèses mystico-religieuses tout en favorisant l’industrie pétrolière... un bel exemple de bêtise politique!  Malgré leurs défauts, propre à l’ensemble du genre humain,  j’ose croire que les Québécois sont plus près des valeurs de la Nature et qu’ils sauront prendre le virage qui s’impose...  mais l’état fédéral pourrait leur faire avaler de force le pétrole de l’ouest, la richesse l’emportant, encore une fois,  sur la vertu et l’écologie !

lundi 8 septembre 2014

Perdre contact avec la réalité.... mais quelle réalité ?

Suis-je bien réel? Est-ce que la lune, mon jardin et toutes les personnes que j’aime sont bien réels? Les personnes atteintes de schizophrénie qui ont des hallucinations qui leur semblent « très réelles » doivent sûrement se demander où s’arrêtent leurs hallucinations et où débute le réel. Mais est-il normal de questionner la « réalité du réel » (ouille!) sans être schizo et sans être sous l’effet d’aucune drogue? C’est pourtant ce que la physique quantique nous a appris au XXe siècle! À l’échelle de Plank (c’est très très petit... 10-35 mètre) la réalité telle que nous la « percevons » n’existe pas, c’est le domaine des particules élémentaires qui doivent leur existence à l’excitation d’un champ quantique! Pas simple à comprendre, je vous le jure! Je ne suis pas physicien, mais un humble bibliothécaire qui essaie de comprendre la nature profonde des choses, sans le lourd bagage mathématique que nécessite un tel exercice. Heureusement, il y a de bons vulgarisateurs pour nous permettre à nous, simples-mortels-dépourvus-de-la-bosse-des-maths, d’entrevoir l’envers du décor de l’Univers visible.

L’identification du boson de Higgs dans le super collisionneur de hardons du CERN m’avait obligé à relire des livres de ma bibliothèque et quelques articles dans la presse spécialisée pour bien saisir l’importance de cette découverte. Du même coup, je dois avouer que cette mise à niveau m’a permis de jeter un regard nouveau sur la mécanique quantique. Je retiens notamment une chose importante : les particules élémentaires ne sont pas des petites billes de matières qui flottent dans le vide de manière indépendante dans un univers en expansion. En fait depuis le tout début du bing bang, il y a 13,8 milliards d’années, jusqu’à aujourd’hui, l’ensemble des particules élémentaires (hardons et leptons) de l’univers font partie d’un ensemble fortement intriqué qui défini l’espace/temps et les quatre forces (les forces atomiques faible et forte, l’électromagnétisme et la gravité) qui assurent la cohésion de la matière. Maintenant je me représente l’Univers comme un tapis tissé, assez plat, où il y a une trame qui réunit l’ensemble. Bref, « tout est dans toute », comme l’exprimait à sa manière le poète et chansonnier Raoul Duguay. Comme être humain, composé d’un amalgame complexe de protéines, de molécules et d’atomes, je suis donc en lien avec l’ensemble de l’univers qui est lui-même composé « de rien » et de lois qui s’apparentent à un gigantesque programme informatique où les mathématiques constituent le langage de base. Pire encore, selon certains physiciens l’essence même de l’Univers serait purement mathématique, c’est un choc pour moi, issu des sciences humaines et pour qui la beauté de l’Univers s’exprime d’abord par les mots et la poésie. 

"La lune existe-t-elle quand nous ne la regardons pas ?"


Dans son numéro spécial de juillet-août dernier (no 489) la revue La Recherche titrait sur sa page couverture « La réalité n’existe pas », une déclaration plutôt troublante pour un lecteur comme moi qui se croit ancré dans la réalité! J’ai bien sûr consulté ce numéro, car si j’étais vraiment dans un monde irréel, comme le personnage de Néo dans le film « la Matrice », je pourrais sans doute contracter l’espace-temps et me soustraire à la banalité du quotidien! Mais le monde quantique est encore plus étrange que je ne le croyais et l’un des aspects les plus étranges concerne sa simple observation. En effet, il semble que le seul fait d’observer une particule, comme un photon, détermine sa localisation et son comportement!   Sceptique face à cette réalité quantique, Albert Einstein a soulevé la question suivante à l’un de ses collègues physiciens : « La lune existe-t-elle quand nous ne la regardons pas? »  Comme la lune est constituée de particules quantiques, il serait donc logique que l’observateur en détermine la présence et la position exacte dans le ciel... Après la lecture de l’article, je suis sortie à l’extérieur de chez moi observer la « super lune » de septembre, question de me rassurer sur sa présence et même en la photographiant à distance avec un retardateur sur mon appareil photo... rien à faire! Même sans moi derrière la caméra, la super lune brillait de toute sa lumière sur l’écran LCD de mon appareil... la lune devait donc savoir que je l’observais, même caché dans ma maison!

P.S. Je vais publier la suite de l’article sur le Kayak de mer dans les prochaines semaines


samedi 9 août 2014

(3e Partie)

KAYAK DE MER
Latte par latte le kayak prend forme....

Pour fabriquer un Kayak en bois latté, on peut acheter les lattes dun fournisseur (voir les références dans larticle précédent) ou les machiner soi-même. La première option est plus dispendieuse, mais plus rapide et la deuxième est beaucoup plus longue, mais offre des possibilités quasi infinies si lon souhaite ajouter une note artistique à son kayak. Traditionnellement, les kayaks et canots en lattes de bois ont surtout été fabriqués en cèdre de louest (thuya plicata, larbre symbole de la Colombie-Britannique) et en cèdre blanc (thuya occidentalis L. ou thuya du Canada) que lon retrouve au Québec, plus rarement on retrouve également des embarcations faites en acajou (swietenia humilis). On utilisait surtout ces bois en raison de leur légerté, de leur coloris et du fait quils résistent très bien à la putréfaction. Lutilisation de la fibre de verre et des résines époxy permet toutefois aujourdhui dutiliser plusieurs essences de résineux et de feuillus qui ne sont pas aussi résistantes à la putréfaction que la famille des thuyas. Puisque le bois sera littéralement « encapsulé » dans la fibre de verre et la résine époxy, le choix de lessence peut donc donner préséance à des critères esthétiques, mécaniques ou de poids. Les essences de thuyas demeurent malgré tout un très bon choix pour obtenir une embarcation performante et esthétique, de plus les thuyas résisteront mieux à une infiltration deau accidentelle provoquée par une égratignure profonde de la quille. Sur le pont du kayak et sur les côtés (au-dessus de la ligne de flottaison), on peut toutefois se permettre d’être un peu plus audacieux dans le choix des essences, notamment pour créer des motifs.




Plusieurs dessins pour en arriver à la dernière version ci-haut, une fois dans l'atelier j'ai toutefois augmenté la taille du cerf-volant sur le pont arrière.

Avant de choisir et de préparer les lattes du « Fou de l’île », jai dabord travaillé le « cosmétique » du kayak en utilisant un logiciel graphique (Corel Draw à l’époque). À partir dune vue au-dessus du pont jai simulé différents motifs, près dune dizaine au total (voir illustrations) pour finalement arrêter mon choix sur un motif assez classique pour le pont avant (alternance de cèdre rouge et de pin blanc pour obtenir un motif rayé) et avec une touche artistique sur le pont arrière : un cerf-volant en marqueterie combinant le frêne, le noyer noir et le bois de rose (voir illustration ci-haut). Jai ajouté une latte de pin blanc pour souligner la ligne de démarcation entre le pont et la coque et une bande de contour en noyer noir vient ceinturer lhiloire. Les poignées de transport à lavant et à larrière ont été façonnées dans une pièce damarante. Après l’étape du « design » complétée, jai donc pu évaluer la quantité de bois de chaque essence dont jaurais besoin pour machiner les lattes. La latte standard mesure 1/4"d’épaisseur et 3/4" de largeur et elle est machinée à la toupie pour présenter un chant concave et lautre convexe (voir illustration), ainsi les lattes pourront semboîter les unes aux autres même lorsque le profil du kayak sera courbe. Il est toutefois possible de réaliser un lattage de kayak sans machiner celle-ci en forme concave et convexe, mais il faut alors "jouer du rabot" pour ajuster langle de chaque latte. La longueur des lattes peut varier, car de toute manière pour couvrir les 17 pieds dun kayak il sera nécessaire deffectuer quelques joints, car obtenir des planches de cèdre (ou dautres essences) de 17 pieds, de surcroit droites et sans imperfections, relève du miracle! Nous le verrons plus loin il est très simple d'unir deux lattes de manière presque invisible.





Pour réaliser le Fou de l’île, jai dabord acquis chez un marchand de bois des planches (en format 4 quarts) de cèdre de louest et de pin blanc de 6’’ de largeur et de 12 pieds de longueur. Jai ensuite dégauchi (à la dégauchisseuse) chaque planche que jai ensuite passé à la raboteuse d’épaisseur pour ramener leur épaisseur à près de 7/8’’. À noter que pour réaliser ces deux étapes jai dû allonger les tables (avec des tables dappoint en contreplaqué) de la dégauchisseuse et de la raboteuse d’épaisseur en raison de la longueur des planches. Une fois à la bonne épaisseur jai découpé à la scie à ruban chaque planche en tranche de 5/16e d’épaisseur (on peut également utiliser un banc de scie pour cette opération, mais la largeur de la lame augmentera la perte de bois). Les lattes brutes ainsi obtenues ont ensuite été ramenées à leur épaisseur finale (1/4’’) par un léger passage raboteuse d’épaisseur. Finalement chaque latte a été machinée sur un banc de toupie pour obtenir un chant convexe et un chant concave, pour cela, jai utilisé une paire de mèches de toupie spécialement conçue pour façonner les lattes de kayak ou de canots (voir photographie plus bas).

Mèches de toupie indispensables pour façonner les chants des lattes: un chant concave et l'autre convexe. Ce tandem de mèches est notamment disponible chez LeeValley (www.leevalley.com).



Le lattage débute à la ligne de démarcation entre la coque et le pont et il est généralement plus simple de débuter par le lattage de la coque (voir photo ci-haut), car elle est moins complexe à réaliser, une bonne manière de se « faire la main » avant « daborder » le pont! La méthode la plus rapide consiste à agrafer les lattes sur les profils avec une agrafeuse datelier (voir illustration plus bas). Les agrafes ne doivent pas pénétrer complètement le bois, car on doit être en mesure de les retirer en glissant un tournevis (ou mieux une dégrafeuse, voir illustration) sous lagrafe. Avec une agrafeuse manuelle, lagrafe ne devrait pas pénétrer trop profondément dans la latte et le profil, laissant donc lespace nécessaire pour la retirer, si ce nest pas le cas il suffit de glisser une petite latte de bois mince au centre et sous lagrafeuse pour empêcher lagrafe de trop pénétrer.




Un autre tandem bien utile : l'agrafeuse (à droite) et la dégrafeuse. La dégrafeuse peut être remplacée par un tournevis à lame plate qui agira comme levier, mais il faut alors faire attention de ne pas trop marquer le bois avec la lame en tirant sur l'agrafe.

Contrairement à la coque, le lattage du pont se fait en progressant du dessus vers le bord, après avoir installé une latte de bordure avec la coque. Le chant de cette dernière latte ne sera pas collé à la coque puisqu'il faudra séparer le pont de la coque après avoir dégrafé l'ensemble du pont et de la coque. 
À remarquer l'utilisation de pinces et de serre-joints de type "Quick Grip" que l'on doit utiliser lorsqu'il y a trop de tension, surtout lorsque l'on doit courber certaines lattes. A ce stade le Kayak n'a pas vraiment fière allure avec des agrafes des coulisses de colle, mais le sablage, la fibre de verre et la résine époxy viendront donner un "look d'enfer" à ce qui apparaît comme un assemblage hétéroclite !


Pour dégrafer j'ai utilisé une dégrafeuse de documents à levier (celle-ci de marque Swingline)  que l'on peut se procurer dans un commerce d'articles de bureau. L'avantage de ce type de dégrafeuse c'est qu'elle ne laissera aucune marque sur le bois...autre que les 2 petits trous de l'agrafe ! 

 Pour ceux qui naimeraient pas voir les petits trous laissés dans le bois après le dégrafage il est possible dutiliser de petits serre-joints et des cales en U pour fixer les lattes les unes aux autres pendant que la colle sèche (voir illustration plus bas). Cette méthode exige de disposer dune bonne quantité de serre-joints (1 par profil) et dun peu plus de temps, car durant la période de prise de la colle (autour de 30 minutes) il sera impossible de fixer une nouvelle latte, il faut donc procéder en alternance de chaque côté du kayak pour améliorer sa cadence... et de disposer dune trentaine de petits serre-joints en C.  Cela dit, personnellement jai utilisé la méthode des agrafes et à moins de se coller le nez sur la coque, les trous sont imperceptibles. Par ailleurs comme le bois sera encapsulé dans la fibre de verre et la résine époxy, les trous nauront aucune incidence sur l’étanchéité ou la durabilité du kayak.

Une méthode alternative aux agrafes, une petite cale de bois en U maintenue temporairement par un petit serre-joint en C... nécessite un peu plus de temps et une bonne quantité de serres-joints ! 


Le lattage des bords est le plus simple, après avoir fixé la première latte on enduit son chant dun fil de colle sur toute sa longueur, ensuite on vient coller la deuxième latte sur le chant de la première en exerçant une certaine pression afin de sassurer quil ny aura pas despace libre au fond du joint. Il faut y apporter une grande attention, car la forme concave/convexe du joint ne permet pas de vérifier visuellement si les lattes sont toujours bien collées, cest souvent en voyant le surplus de colle sortir du joint que lon a la confirmation que les chants sont bien en contact. Si un espace vide persistait, vous allez malheureusement le découvrir lors du sablage des lattes, car dès que les lèvres de la forme concave seront amincies des fissures pourront apparaître dans le bordage, vous obligeant à effectuer des réparations avec de la pâte de bois ou de petites insertions de bois. 


Un filet de colle (ici une colle PVA d'ébéniste) appliqué sur le chant de la latte suffira à coller la suivante. Il est inutile d'utiliser une colle à l'épreuve de l'eau, puisque toutes les lattes seront recouvertes d'une toile de fibre de verre et de résine époxy. Notez la présence d'un ruban plastifié sur le chant des profiles, une précaution essentielle pour éviter que les lattes colles à ceux-ci !


Comme les lattes ont rarement la longueur totale du kayak, il sera donc nécessaire de réaliser quelques joints entre deux lattes. Pour y parvenir, on choisira des lattes qui proviennent de la même planche et dont le colorie et le dessin (lignes de croissance) sont les mêmes. Le « truc » est de réaliser une coupe en biseau sur lextrémité des deux lattes à unir en utilisant un petit guide à onglet artisanal (voir illustration plus bas), un peu de colle à bois et la pression dun serre-joint suffiront à créer un joint solide et pratiquement invisible. Noubliez pas que les lattes seront encapsulées dans la fibre de verre et la résine époxy, si bien quau final les joints de lattes seront aussi solides que le reste du kayak.


Une petite boîte à onglet artisanale (comme celle de l'illustration), que l'on installera dans un étau d'établi, suffira à découper un angle de 20 degrés à l'extrémité des lattes à unir. Une scie japonaise (Dozuki comme celle illustrée) est très utile mais tout autre petite scie bien aiguisée fera l'affaire. 


La réalisation des motifs sur le pont dun kayak peut se faire de trois manières : 1. Par alternance des essences de bois en suivant un patron 2. Par superposition dun placage de bois sur la surface du pont. 3. Par découpage du pont (une fois assemblée) pour créer des espacements de formes variées qui seront ensuite comblés par linsertion de lattes de différentes essences. Ces trois techniques peuvent être utilisées sur un même kayak. Ainsi, pour le « Fou de lîle », jai utilisé la 1 et la 2, la 1 pour lavant du kayak, en alternant simplement des lattes de cèdre de louest à des lattes de pin blanc, et la 2 pour réaliser le cerf-volant sur le pont arrière. La 2e technique sapparente étrangement à la marqueterie que lon pratique en ébénisterie, à cette différence près que les pièces de placage nont pas à être encastrées dans le support, elles sont donc simplement collées par-dessus la surface du pont, car une fois encapsulées dans la fibre de verre et la résine époxy elles feront corps avec le reste et on ne sentira aucune différence de niveau entre le motif et le reste de la surface, car le sablage final de la couche de résineépoxy aura égalisé lensemble de la surface. La technique 3 est beaucoup plus complexe, mais elle permet notamment de réaliser des motifs en courbe et en lacet. Je nai pas utilisé cette technique pour le Fou de lîle, car je la trouvais un peu complexe à réaliser. Cela dit il y a plein dexemples sur le web dartisans très habiles qui ont réussi de véritables chefs-d’œuvre en utilisant cette technique (voir des exemples sur le site de Guillemot kayaks: http://www.guillemot-kayaks.com/guillemot/kayak/43/pics)


...Recouverte de la fibre de verre et de la résine.
La marqueterie est collée directement sur la surface...



Dans la suite de larticle nous verrons comment se réalise le lattage qui ceinture le trou dhomme et lhiloire et comment préparer les surfaces avant de les recouvrir de fibre de verre et de résine dépoxy..... à suivre!