(4e partie)
KAYAK DE MER
Hiloire et sablage.... beaucoup de sablage... et encore un peu plus!
KAYAK DE MER
Hiloire et sablage.... beaucoup de sablage... et encore un peu plus!
En fait, je crois que le sablage d’un kayak en bois latté est sans doute l’étape qui mobilise le plus de temps, car il faut sabler autant les surfaces de bois que la couche de résine époxy que l’on va appliquer sur la fibre de verre. Nous y reviendrons un peu plus tard, car pour le moment nous allons aborder la réalisation du trou d’homme (cockpit en anglais... honnêtement j’aime mieux ce terme que « trou d’homme », mais j’ai fait la promesse de respecter la terminologie française du kayak!) et de l’hiloire qui vient le ceinturer. Au moment de latter le pont, on doit couvrir en partie l’espace qui sera occupé par le trou d’homme, car il est plus facile (et plus précis) de découper les contours du trou que de latter en délimitant son espace. Pour assurer un découpage précis, on imprime d’abord un patron du trou d’homme que l’on colle (avec de la colle en aérosol ou du ruban-cache au pourtour du patron) sur la surface du pont. J’ai dessiné le patron du trou d’homme, comme celui des profils de la coque, avec l’aide d’un logiciel graphique (Corel Draw) et de l’impression en mosaïque. Le patron délimitait un espace plus large que celui du trou d’homme proprement dit, car je souhaitais réaliser un contour en noyer.
Découpage du trou d'homme, le contour avait d'abord été marqué à l'aide d'un patron en papier. |
Découpage du trou d'homme complété. Le découpage est un peu plus large que requis afin d'insérer des lattes de noyer noir autour du trou d'homme. |
Pour latter le contour du trou d’homme, on doit changer de technique par rapport au reste du pont, car
le contour ne s’appuie pas sur le moule.
Fini les agrafes et les serre-joints, chaque petit bout de latte sera collé avec un pistolet à colle chaude (« glue gun » en anglais) d’abord sur l’extrémité et sur le chant. Comme
la colle du pistolet durcie assez rapidement, les mains sont donc suffisantes
pour tenir les lattes en place pendant le temps de prise. Il ne faut pas s’inquiéter de l’excédent de colle qui
sortira des joints, car une fois le lattage complété il sera facile de couper les bourrelets de
colle avec un ciseau à bois bien aiguisé et de faire disparaître toutes les traces de
colle au sablage. Comme pour le reste du kayak, il ne faut pas oublier que le
contour du trou d’homme sera également recouvert de fibre de verre et d’époxy ce qui assurera sa véritable solidité.
Le collage des lattes de l'hiloire se termine souvent par une latte taillée sur mesure ! |
Assez étrangement
cette partie de la fabrication du kayak, s’apparente au bricolage que l’on
fait enfant avec des bâtons de « popsicle » (bâton en bois pour sucette glacée... pour
mes lecteurs européens!). C’est un travail de patience, on évolue
de l’avant vers l’arrière du trou d’homme. J’ai d’abord réalisé le contour en lattes de noyer, ces dernières sont collées de manière perpendiculaire aux lattes du pont (voir photo). Après cette étape, j’ai collé au pourtour du trou d’homme et à la verticale de petites
lattes en noyer noir qui serviront à délimiter l’hiloire et sur
lesquelles sera collée une bande de contour
en frêne. Cette bande en saillie sert surtout à retenir la bande élastique de la jupette, assurant ainsi l’étanchéité de l’hiloire.
La bande de contour en frêne est en fait un laminage de plusieurs bandelettes (moins de 1/8e
de pouce ou 3 mm d’épaisseur). Le frêne est le bois idéal pour cette composante puisqu’il se
plie sans rompre ou former des éclisses. J’ai utilisé 5 bandelettes (pour une
épaisseur totale de 5/8e de pouce ou
16 mm) pour former la bande de contour.
Elles ont été collées à l’époxy et retenues en place avec de nombreux
serre-joints, en fait un à chaque deux pouces. J’ai dû utiliser tout mon
inventaire de serre-joints afin de m’assurer
que la bande adhère parfaitement au
contour de l’hiloire (voir
illustration). C’est une opération délicate, heureusement que
le temps de prise de l’époxy que j’ai utilisé était suffisamment long pour me permettre de progresser à mon rythme de l’arrière jusqu’à l’avant de l’hiloire. Les bandelettes
se rejoignent en face de l’hiloire et sont coupées à angle égal de part et d’autre pour assurer un
joint sans espace. Comme pour le reste de la coque cette bande sera par la
suite recouverte de fibre de verre et d’époxy.
Une fois l’hiloire complétée, j’ai entrepris la très longue étape du sablage de la coque qui précède celle de la fibre de verre et de l’époxy. Sans exagérer, je dirais que le sablage d’un kayak doit facilement représenter un peu plus de 50 % du temps de fabrication d’un kayak de bois si j’inclus le sablage des couches d’époxy et entre les couches de vernis. Si vous n’aimez pas sabler, oubliez ce projet, d’autant plus qu’une grande partie de ce travail doit être réalisé à la main avec différents accessoires pour respecter les courbes de la coque et du pont, côté intérieur et extérieur. Le sablage d’un kayak s’apparente beaucoup au travail que réalise un débosseleur sur une carrosserie d’automobile. Il faut éviter de sabler de manière trop « pointu », il faut sabler de « longue main » pour ne pas créer des creux et des bosses non désirés sur la surface, car une fois vernis tous ces creux et ses bosses brilleront au soleil vous rappelant constamment vos erreurs de sablage! L’accessoire le plus utile pour sabler l’extérieur de la coque demeure une simple planche d’environ ¼ de pouce d’épaisseur (6 mm) par 14 pouces de longueur (35 cm) et 2 pouces de largeur (5 cm) à laquelle on fixe deux poignés à chaque extrémité, le papier abrasif est simplement collé sur la planche avec de la colle en aérosol (voir illustration). Pour sabler l’intérieur de la coque, un papier abrasif enveloppant un contenant cylindrique en plastique (exemple : une bouteille d’eau de 4 litres) fera merveille pour lisser les courbes concaves.
Une fois bien collée, la bande de frêne sera arrondie à la vastringue et à la lime et recouverte de résine d'époxy. |
Une fois l’hiloire complétée, j’ai entrepris la très longue étape du sablage de la coque qui précède celle de la fibre de verre et de l’époxy. Sans exagérer, je dirais que le sablage d’un kayak doit facilement représenter un peu plus de 50 % du temps de fabrication d’un kayak de bois si j’inclus le sablage des couches d’époxy et entre les couches de vernis. Si vous n’aimez pas sabler, oubliez ce projet, d’autant plus qu’une grande partie de ce travail doit être réalisé à la main avec différents accessoires pour respecter les courbes de la coque et du pont, côté intérieur et extérieur. Le sablage d’un kayak s’apparente beaucoup au travail que réalise un débosseleur sur une carrosserie d’automobile. Il faut éviter de sabler de manière trop « pointu », il faut sabler de « longue main » pour ne pas créer des creux et des bosses non désirés sur la surface, car une fois vernis tous ces creux et ses bosses brilleront au soleil vous rappelant constamment vos erreurs de sablage! L’accessoire le plus utile pour sabler l’extérieur de la coque demeure une simple planche d’environ ¼ de pouce d’épaisseur (6 mm) par 14 pouces de longueur (35 cm) et 2 pouces de largeur (5 cm) à laquelle on fixe deux poignés à chaque extrémité, le papier abrasif est simplement collé sur la planche avec de la colle en aérosol (voir illustration). Pour sabler l’intérieur de la coque, un papier abrasif enveloppant un contenant cylindrique en plastique (exemple : une bouteille d’eau de 4 litres) fera merveille pour lisser les courbes concaves.
Le sablage d’un kayak est un art, un mauvais sablage peut facilement ruiner le
travail précédent. On ne peut apprécier la qualité d’un sablage uniquement
avec ses yeux, c’est d’abord en passant ses mains sur la surface que l’on peut s’assurer de la régularité des courbes où à l’inverse
de déceler les bosses et les creux. Le sablage du
bois brut ou des couches de résine n’est pas très bon pour les voies
respiratoires et certaines essences de bois (comme le cèdre de l’ouest) ont même développé au fil des millénaires des huiles
essentielles qui les protègent des agressions des
champignons et des insectes et qui peuvent provoquer chez l’humain une gamme étendue de réactions, de la simple allergie jusqu’au cancer du poumon. Il est donc important de bien ventiler l’espace de travail durant le sablage, de porter un masque filtrant ou de
disposer d’un système de dépoussiérage efficace.