Comme à mon habitude, j’ai commencé le projet en parcourant Internet et surtout les pages de Pinterest afin de voir les tendances pour ce type de mobilier. Je savais au départ que j’avais besoin de quatre sections (1 par membre de la famille) et que je devais répartir le vestiaire en 2 modules de part et d’autre de l’entrée principale de la maison, car je n’avais pas l’espace nécessaire pour aligner les quatre sections dans la même portion de mur. Ainsi chaque module devait regrouper 2 sections de 24’’ de largeur. Après discussion avec ma fille, on n’a convenu que chaque section devait contenir de bas en haut une sous-section ouverte pour ranger souliers et bottes, un grand tiroir pour les accessoires (tuques, mitaines, gants, foulards, etc.), une penderie avec 5 crochets et finalement une armoire pour ranger les accessoires hors-saison. L’empilement de ses sous-sections donnait finalement une hauteur de 92’’ soit à peine 3’’ de moins que la hauteur de la pièce.
La principale difficulté de ce projet était de le réaliser dans mon atelier et de le rendre entièrement démontable pour être en mesure de le transporter dans mon « vus », de l’amener à destination, 265 km plus loin et finalement de le remonter. Je devais donc adopter « l’approche suédoise de la clé hexagonale » ! En fait pas tout à fait, car certains éléments devraient être vissés, collés ou cloués une fois sur place. Mine de rien, cet aspect du projet a complexifié le travail et m’a sortie de ma zone de confort, car le jointage classique pour lequel j’avais développé une certaine expertise devait être adapté. Les seuls éléments qui pouvaient être entièrement réalisés et assemblés en atelier étaient les deux caissons et leurs tiroirs qui constituent la base des deux modules. Ces 2 caissons de 17’’x 24’’ x 48’’ pouvaient entrer directement dans l’arrière de mon véhicule, alors que toutes les autres composantes pouvaient se glisser en pièces détachées au-dessus et sur les côtés des caissons.
Un véritable jeu de Tetris pour faire entrer l'ensemble du vestiaire dans le coffre arrière ! |
Rendu photographique de la première version du projet |
J’ai décidé de réaliser le projet uniquement en pin massif autant pour sa beauté que pour le plaisir et la facilité de travailler ce beau résineux d’ici. J’ai trouvé dans ma région un marchand de bois qui avait des planches brutes de 4/4 en stock et dans une largeur de 6’’ et des longueurs variant de 6’ à 12’. Une bonne partie du projet a donc été consacrée au dégauchissage, au rabotage et au laminage des planches afin d’obtenir les largeurs de panneaux nécessaires à chaque composante du meuble. Pas loin de la moitié, du temps de travail a donc été consacré à la préparation du bois, il est certain que si j’avais utilisé du contreplaqué plutôt que du pin massif j’aurais épargné beaucoup de temps, mais la qualité du meuble n’aurait pas été la même !
Montage de la partie haute sur la base |
Le projet fait appel à plusieurs techniques d’assemblage dont celle de la « rainure et languette flottante en queue d’aronde ». Cette technique, qui est un peu complexe à mettre en œuvre, facilite le montage et le démontage des composantes qui doivent s’insérer entre deux montants. La partie la plus délicate est de tailler avec précision les languettes qui doivent s’insérer dans les rainures en queue d’aronde. Avec une toupie, une mèche en queue d’aronde et un petit gabarit artisanal (voir illustration plus bas) on taille d’abord les rainures sur les champs gauches et droits des composantes à insérer (essentiellement les tablettes et les bases d’armoire). Avec un autre gabarit artisanal et la même mèche de toupie en queue d’aronde, on coupe les champs des languettes pour leur donner la forme.
L’assemblage de la partie haute du vestiaire à la base a été réalisé avec des « ferrures à assemblage rapide » vendu chez Lee Valley. Ces ferrures comportent une goupille filetée d’une longueur de 1 1/2’’, elles sont vissées dans des insertions situées à la base des deux montants externes de la partie haute. Dans la base on retrouve 4 trous où les goupilles vont s’insérer. Au fond de chaque trou, on retrouve un écrou transversal et une vis hexagonale qui va s’insérer dans une cavité située à l’extrémité de la goupille… vous êtes mêlés ? Normal ! Ce n’est pas simple à expliquer avec des mots, je vous invite donc à voir les illustrations plus bas. Ce système d’assemblage est vraiment génial, car il permet surtout d’assembler ou de démonter des pièces tout en garantissant une grande
solidité.
Composantes du système d'assemblage rapide de Lee Valley |
La partie filetée à gauche est vissée dans l'extrémité d'un montant |
Petit guide artisanal pour tailler à la toupie une rainure en queue d'aronde qui recevra un tenon flottant de la même forme. |
Un tenon flottant inséré dans sa rainure. Les tenons sont simplement vissés à la surface d'un montant. |
Vestiaire complété ... et le chien de la famille qui voudrait bien le voir! |
J’ai intégré un système d’éclairage au vestiaire en utilisant un profilé d’aluminium vendu spécifiquement pour recevoir un ruban de lumières DEL. Ce profilé d’aluminium (que l’on retrouve chez Lee Valley et plusieurs plateformes de ventes en ligne) comporte un petit diffuseur en acrylique qui permet un éclairage plus homogène. Ce qui est vraiment intéressant avec ce type d’éclairage c’est qu’il est facile de l’intégrer à un projet tout en demeurant incroyablement discret. Dans ce projet, le profilé de 3/4’’ de largeur, 1/4’’ de profondeur et de 36’’ de longueur a été insérer dans une rainure située sous la ligne des armoires dans la patrie haute du vestiaire, ainsi les lumières DEL (blanc chaud) éclairent tous les vêtements placés sur les crochets. Un transformateur 12v a été dissimulé dans une des armoires de l’un des modules et un petit interrupteur circulaire placé dans chaque module.
Quelques minutes plus tard... le vestiaire est déjà occupé ! |