Après un long silence, j’amorce aujourd’hui un nouveau chapitre à l’intérieur de ce blogue. Comme je pratique l’ébénisterie depuis quelques années (je n’ose mettre le nombre d’années!) j’ai eu l’occasion d’expérimenter plusieurs techniques d’assemblage avec une grande variété d’essences de bois pour réaliser des projets très variés, du coffret à bijoux jusqu’au Kayak de mer! J’ai acquis la majorité de mes connaissances techniques par la lecture de livres et de sites web comme celui-ci. Je dois l’avouer, ce n’est pas la manière la plus simple d’apprendre l’ébénisterie, car rien n’égalera l’enseignement d’un maître qui est au sommet de son art. Encore faut-il en connaître un et surtout avoir du temps pour suivre son enseignement, ce qui n’était pas mon cas jusqu’à l’année dernière, car j’étais bibliothécaire à temps plein! Je l’admets d’emblée, la bibliothéconomie et l’ébénisterie ont peu de chose en commun, si ce n’est le meuble qui sert à ranger les livres. Il y a également très peu de bibliothécaires-ébénistes ou vice et versa, car le profil des deux professions n’est pas très apparenté... vous l’aurez facilement deviné! Pour ma part je dois sans doute mon profil hybride au fait que je viens d’une famille ou la curiosité intellectuelle et le travail manuel ont été revalorisés de la même manière. Comme la bibliothéconomie est une discipline qui embrasse toutes les connaissances de l’humanité, je n’ai pas tardé à bâtir des ponts entre ma carrière professionnelle et celle de mon autre vie! D’une lecture à l’autre et avec beaucoup d’essais et d’erreurs, je suis doucement passé du statut de bricoleur du dimanche à celui d’ébéniste!
Je conçois et dessine la majorité des meubles que je réalise dans mon atelier. La
conception d’un
meuble demande beaucoup de temps, il n’est pas rare que cette étape soit même plus longue que la réalisation du meuble en
atelier. Selon ma propre appréciation, un meuble bien fait doit répondre à quatre critères :
1. Il doit
combler efficacement le besoin pour lequel il est destiné;
2. Il doit être solide et résister à l’utilisation normale à laquelle il est destiné;
3. Il doit être bien proportionné et répondre à un style;
4. Il doit être fini avec soin, incluant
ses parties moins visibles.
Ces critères peuvent paraître évidents à première vue, mais si vous avez déjà magasiné sérieusement des meubles vous
savez parfaitement ce que je veux dire, des meubles sans style, fragiles ou
inconfortables il y en a plein les grandes surfaces! Une fois que j’ai bien cerné l’utilité réelle d’un meuble, je débute toujours par une recherche de style. Si le meuble doit
être intégré au décor d’une maison ancestrale ou à celui d’une maison contemporaine aux
lignes épurées il faudra décider si le nouveau meuble
devra se fondre au décor ambiant ou s’y intégrer par contraste, le mélange des styles est toujours
possible, tout étant
une question d’équilibre
au final. Si je dois m’inspirer d’un style en particulier je vais orienter ma recherche vers
des livres qui présentent
ce style avec ses principales caractéristiques et qui donnent de nombreux exemples en photos.
Avant de me lancer dans la conception d’un meuble de style, je dois d’abord bien assimiler ce qui
caractérise
le style auquel il est censé corresponde et le type d’assemblage que l’on doit utiliser pour bien
respecter ce style. Il arrive rarement que je reproduise à l’identique un meuble d’époque, car pour moi le meuble
n’est pas que meublant, il a d’abord une fonction, or il est
rare qu’un
meuble conçu à une autre époque puisse bien s’adapter aux besoins d’aujourd’hui. Une fois le style
identifié, je
dessine quelques esquisses au crayon pour camper la forme générale et les proportions du
meuble. L’esquisse
est la véritable
étape de création, car elle permet de
laisser libre court à son imagination sans être freiné par les calculs ou les aspects plus techniques d’un plan d’atelier. Comme plusieurs ébénistes j’utilise également le logiciel Sketchup
(développé initialement par Google et
distribué
aujourd’hui
par Trimble) à l’étape de l’esquisse, car contrairement à d’autres logiciels de CAO comme
Autocad, Sketchup permet autant de réaliser une esquisse rapide qu’un dessin d’atelier aux dimensions précises. Sketchup est disponible
en version française
et gratuite à l’adresse suivante:
Après l’esquisse vient l’étape du dessin d’atelier qui permettra cette fois de déterminer les dimensions de chaque pièce du meuble et leur méthode d’assemblage. La précision du dessin est essentielle pour réduire au minimum les erreurs lors de la fabrication et pour estimer correctement les matériaux requis. L’étape de conception se termine par une liste complète des matériaux (incluant le débitage), très utile pour estimer le coût de fabrication et commander les matériaux.
Une armoire à épices
1. Armoire à épices contemporaine en érable et satiné rubané |
2. Armoire à épices victorienne |
Autant par solidité que par esthétisme, j’ai choisi d’assembler
en queues d’aronde le corps de l’armoire ainsi que les quatre tiroirs pour le
vrac. L’assemblage en queues d’aronde ajoute un niveau de complexité au projet,
mais au final on obtient un assemblage très robuste et décoratif à la fois. En
utilisant le satiné rubané en façade des 4 petits tiroirs et l’érable pour
leurs côtés, l’assemblage en queues d’aronde traversantes donne un effet de
dentelle qui fait alterner la couleur de l’érable et celle du satiné rubané.
La partie supérieure de l’armoire contient les épices conservées
dans des bouteilles de verre. Le panneau qui donne accès à ce compartiment est
en fait une coquille qui en recouvre une autre, ainsi une fois ouvert, on peut
voir l’ensemble de la collection d’épices.
Assemblage en queues d'arondes....très solide et esthétique ! |
Les planchettes du fond sont embouvetées à mi-bois. |
D'un seul coup d'oeil tout est visible ! |
1 commentaire:
Superbe!
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