mercredi 30 décembre 2015

Coffret à bijoux



Voici ma dernière création : Un petit coffret qui peut servir à ranger aussi bien des bijoux ou tout autre petit trésor personnel. Il a été réalisé dans un bois d’exception du Québec : l’érable à sucre ondé (accer saccharum). Le bois de l’érable à sucre est dense et dur, ses variantes « piquées » et « ondées » ajoutent beaucoup de caractère à ce bois qui est apprécié aussi bien des ébénistes que des luthiers. L’assemblage des côtés du coffret a été réalisé à onglet et renforcé par de petites clés en satiné rubané (Brosimum rubescens). Le couvercle, sur pivot de bois, est orné de feuilles automnales d’érable à sucre coulées dans un lit de résine et encadré par une bande de satiné rubané. Cet élément décoratif donne un trait distinctif à ce coffret.



Pour réaliser l’incrustation des feuilles d’érable, j’ai d’abord réalisé une cavité rectangulaire de 3/16” (5mm) de profondeur à l’aide d’une toupie et d’une mèche droite de 3/8’’ (9,5mm), d’une plaque guide de ½” (13mm) et d’un gabarit dont les dimensions correspondent à celles de la cavité (3 7/8’’ x 5 ¼’’  -  98mm x 133mm). Pour incruster les feuilles, j’ai d’abord versé de la résine époxy jusqu’à la moitié de la profondeur de la cavité et déposé les feuilles à la surface de cette première coulée, les feuilles ont ainsi adhéré à cette surface. Détail important : il est primordial que la pièce à recouvrir de résine soit totalement au niveau dans tous les axes, car autrement la résine se distribuera de manière inégale, l’usage du niveau est donc fortement recommandé pour vérifiier ! Dès que la première couche de résine a durci, j’ai versé une deuxième couche jusqu’au rebord de l’incrustation. Le temps de durcissement de la résine époxy est assez long et il varie d’un manufacturier à l’autre, mais généralement il faut compter 24 heures avant de pouvoir manipuler la pièce. Comme la résine est très collante jusqu’à son durcissement complet il faut donc s’assurer de travailler dans une propreté absolue, car la moindre poussière qui se déposera à sa surface y restera à jamais ! Il est donc fortement recommandé de couvrir la pièce pendant le durcissement, la résine atteint généralement sa dureté maximale après 72 heures.


vendredi 11 décembre 2015

Voeux des fêtes 2015

Pères Noël en bois flotté, sculptés et peints.

jeudi 26 novembre 2015

Père Noël en bois flotté


J’ai déjà écrit un article sur les décorations de Noël dans ce blogue (voir le 6 décembre 2013). Je ne reprendrai donc pas ici son préambule sur mes origines allemandes et mon goût très assumé pour la « magie de Noël » et ce qui l’entoure. Cette année encore mon atelier se transforme en atelier du Père Noël pour réaliser des cadeaux artisanaux et bien sûr de nouvelles décorations de Noël. À ce chapitre je dois avouer que ma conjointe et moi avons été inspirés, en pleine canicule au mois de juillet dernier, par une dame de Shippagan qui vendait au marché public local des pères Noël réalisés à partir de bois flotté recueilli sur la grève. Coup de foudre! Nous sommes donc repartis avec une de ses œuvres sous le bras.




Le phare de l'Île Miscou au Nouveau-Brunswick.


L’histoire de s’arrête pas là. Après notre arrêt à Shippagan nous avons poursuivi notre route jusqu’à l’extrémité de l’île Miscou, en fait là où s’arrête la route et où l’on trouve le fameux phare de l’Île. La veille de notre passage Lisa Leblanc était d’ailleurs en spectacle dans la petite salle aménagée à la base du phare, assez intime comme lieu! Après avoir dégusté une molle à la vanille près de la plage, on n’a aperçu de bons amoncellements de bois flotté dont plusieurs pièces avaient une forme très similaire à celle du père Noël qui trônait maintenant dans le coffre arrière de notre voiture. Bingo! Pourquoi ne pas ramasser quelques pièces pour réaliser nos propres pères Noël, en leur donnant une autre personnalité? En très peu de temps nous avons réussi à ramasser quelques pièces de bois flotté très inspirantes, car là est le secret : c’est la pièce qui choisit son père Noël comme la baguette choisit son magicien dans le monde d’Harry Poter! Ainsi, la longueur et la forme générale de la pièce décideront de la physionomie du père Noël.

Le nez et les moustaches  ont été sculptés et
collés sur la pièce de bois flotté.
Pour donner de la texture à la barbe, aux  moustaches
et aux sourcils, ils ont reçu une couche de médium
(type stuco) avant d'être peints en blanc.


Outre la planche de bois flotté dont la dimension peut varier de quelques pouces à quelques pieds en fonction de votre ambition (!). On peut prendre quelques minutes comme quelques jours pour réaliser un père Noël en bois flotté, tout dépend du degré de sophistication de son ornementation! Le plus important est de bien exploiter les formes de la planche pour donner du caractère au père Noël, le reste est une affaire d’imagination! C’est un exercice amusant qui permet de recycler du matériel et d’obtenir en fin de compte une décoration de Noël unique.


L’utilisation de bois flotté pour réaliser des décorations de Noël ou de véritables œuvres d’art est une discipline artistique. Il suffit de faire une petite recherche sur le web pour s’en convaincre à partir des mots clés « œuvres en bois flotté » ou « driftwood art ». Il existe plusieurs manières d’exploiter les qualités du bois flotté dont voici une liste non exhaustive :


  • La peinture : Une pièce de bois sert essentiellement de support à une œuvre peinte (ex. un poisson peint sur une pièce de bois qui en a presque les contours)
  • La sculpture : Une pièce de bois est entièrement ou partiellement sculptée pour donner une œuvre (la fibre de bois qui a séjourné longtemps dans l’eau possède des qualités uniques, car elle est plus facile à sculpter et possède une coloration variée de l’extérieur vers l’intérieur d’une pièce
  • La sculpture par assemblage : En combinant plusieurs pièces de bois aux formes variées, on peut créer des assemblages figuratifs (ex. Un cheval cabré ou un aigle) ou abstraits. Les assemblages peuvent inclurent d’autres matériaux naturels comme des cônes de pin, des galets ou des coquillages.
  • Techniques mixtes : Nos pères Noël sont un bel exemple de techniques mixtes qui combinent à la fois la sculpture, la peinture et l’assemblage.
  • L’ébénisterie par usinage et assemblage : On peut réaliser des meubles rustiques ou des objets utilitaires en utilisant exclusivement ou partiellement des pièces de bois flotté.
Une belle réunion de Pères Noël en bois flotté !   Sauf pour le dernier à droite, dont le visage a été
sculpté à même la pièce de bois flotté, tous les Pères Noël de cette série sont le résultat 
d'un assemblage, mais qui tire avantage de la forme originelle de la pièce de support.








vendredi 30 octobre 2015

La Maison de la littérature...lieu de lumière



Un rappel bien nécessaire : L'Institut est l'idéateur, le promoteur et le gestionnaire de la Maison de la littérature.

Oui, la Maison de la littérature est un lieu de lumière et non seulement par la grande luminosité de son décor, mais également et surtout par ses collections, son exposition permanente, son bistro littéraire, sa galerie, ses cabinets d’écriture, sa résidence d’écrivain, sa programmation, bref par la place qu’elle fait à l’intelligence et à la création. 

La bibliothèque de la Maison de la littérature occupe l'espace de l'ancienne salle de L'Institut on devine à gauche et à droite l'ancien cadre de scène et les accès, côté cour et côté jardin, avec leur encadrement gothique en bois (repeinte en blanc) 

En 2012 lorsque j’ai quitté la direction de L’Institut Canadien de Québec, la Maison n’était encore qu’un programme fonctionnel et technique et un plan détaillé conçu par la firme Chevalier et Morales architectes. J’en connaissais alors les moindres détails, j’arpentais déjà ses espaces dans le monde virtuel et hier, pour la première fois, j’ai exploré la réalité, le tangible et le concret ! Ce fut le choc, un espace comme on aime imaginer le paradis incluant la figure allégorique du tunnel aboutissant dans un lieu inondé de lumière. En effet, dès que l’on traverse le vestibule d’entrée et que l’on franchit le corridor aboutissant à l’escalier hélicoïdal reliant le rez-de-chaussée à l’étage la lumière provenant des grandes fenêtres en forme d’ogive et des systèmes d’éclairage nous transporte déjà dans une autre dimension. Ce jour-là pourtant le temps était tristounet et le soleil masqué en bonne partie par les nuages, je devrai donc revenir à différentes heures du jour pour apprécier l’effet de la lumière naturelle sur ce grand espace ouvert. 

L'exposition permanente dont les éléments sont disséminés à travers le rayonnage.

Les romans... Autrefois, au même endroit, Robert Lepage présentait pour la première
fois sa pièce Vinci. La scène a maintenant laissé la place à une autre forme d'imaginaire. 


L'escalier hélicoïdal entre le rez-de-chaussée et l'étage. Une large ouverture permet d'entrevoir le comptoir d'accueil et le bistro littéraire au rez-de-chaussée.



Un peu partout dans la Maison des stèles littéraires rendent hommage aux grands 
auteurs du Québec.



Le comptoir d'accueil et le bistro sous un autre angle.


À l’époque de la « Salle de L’Institut » ce lieu n’était qu’une boîte noire, les belles et grandes fenêtres en ogive étaient toutes masquées par de lourds rideaux de velours, les boiseries étaient défraîchies et les murs ne reflétaient que la pâle lumière de l’éclairage artificiel, autre époque autre fonction! La métamorphose du lieu ne soulève maintenant aucun regret aucune nostalgie, la page est bel et bien tournée la Maison de la littérature émerge comme un papillon de sa chrysalide et fait oublier qu’elle fut un jour une sombre chenille. (voir aussi mon autre article: La Maison de la littérature...de L'Institut Canadien de Québec)

Avant et après:  Les lourds rideaux de velours qui masquaient les belles 
fenêtres en forme d'ogive ont disparu. Au centre de l'espace principal 
on retrouve un luminaire étoilé et en dessous on devine une ouverture 
dans le plancher qui permet d'entrevoir la scène de l'espace d'animation 
au rez-de-chaussée.


De la boîte noire à l'espace lumineux. Plus bas la salle de L'Institut 
en 2011 avant sa démolition, à cette époque la salle n'était plus en 
opération depuis 12 ans et servait simplement de lieu d'entreposage.
Une belle illustration du soucis des architectes (Chevalier et Morales) de préserver des éléments architecturaux qui font un merveilleux rappel du passé du bâtiment. Le moderne et l'ancien fusionne dans l'harmonie.

La couleur prune de l'escalier hélicoïdal conduisant au grenier et 
autrefois à la cabine du projectionniste, devient lumineuse devant 
la fenêtre de façade.  

L'ancienne et la nouvelle bibliothèque, en plus de sa luminosité 
la nouvelle version permet de redécouvrir le quartier à travers 
ses fenêtres.




Les fantômes de la Maison de la littérature.


La Maison de la littérature photographiée ici à l'angle des rues Dauphine et Cook. On aperçoit à droite, derrière l'arbre, l'annexe où l'on retrouve le hall d'entrée au rez-de-chaussé et aux étages:  la résidence d'écrivain, un studio d'enregistrement et des espaces de création pour bédéistes.

Avant et après: l'annexe a été construite sur un terrain de stationnement qui était adjacent au bâtiment principal.


mardi 13 octobre 2015

Les couleurs de l’automne le long de la Montmorency, près de Sainte-Brigitte-de-Laval, la « mauderne ».


Nous sommes le 12 octobre, il fait exceptionnellement beau dans la région de Québec, le mercure frôle les 20 degrés, le ciel sans nuage laisse la part belle au bleu azur et au soleil qui inonde de sa lumière la vallée de la rivière Montmorency. Les arbres ont enfilé leurs couleurs automnales juste pour nous. Je suis avec mon fils qui partage la même passion pour les belles images. Avant que l’hiver uniformise le paysage, nous souhaitons « mettre en conserve » dans nos appareils photo cette palette de couleurs si éphémère. Au moindre vent du nord, au moindre gel ou à la moindre pluie glaciale, ces couleurs se lessiveront laissant place à un paysage fantomatique où le vent siffle à travers les branches dénudées des grands arbres. Poussé par l’urgence d’agir, avant que toutes les feuilles tapissent le sol de la forêt, mon fils vient me cueillir à la maison et nous fonçons vers le nord, à Sainte-Brigitte-de-Laval.





Sur place, un petit sentier étroit et très incliné nous amène au bord de la rivière que nous découvrons petit à petit à travers les feuilles jaunes et rouges. La rivière est magnifique dans son écrin automnal, elle nous éblouit et nous amène rapidement dans une autre dimension, elle nous fait presque oublié que le territoire urbanisé borde la rivière et qu’il grignote un peu plus de nature chaque année. Le petit village devenu ville grimpe maintenant sur le dos des montagnes avec ses maisons toutes semblables. Elle prétend offrir la nature à ses habitants, mais on coupe la forêt pour recouvrir la terre de bitume et de béton... Ici pas de belles images à faire, nous rangeons caméras et lentilles et repartons le cœur un peu gros en espérant que le paysage « mis en conserve » dans nos caméras restera intact au moins une autre année!



mardi 6 octobre 2015

La Maison de la littérature...de L'Institut Canadien de Québec

Il m’arrive peu souvent d’être nostalgique en pensant à mon ancienne vie de directeur général de L’Institut Canadien de Québec et sur mon implication dans le milieu des bibliothèques publiques. Je crois bien que c’est la toute première fois d’ailleurs que je fais référence si directement dans ce blogue à mes 34 ans d’expérience comme bibliothécaire, dont 22 ans, à titre de D.G. de cet OBNL de la culture. L’annonce de l’ouverture officielle de la Maison de la littérature (www.maisondelalitterature.qc.ca) cette semaine, vient brasser chez moi une telle gamme d’émotions que je sentais le besoin d’écrire au moins quelques lignes sur le sujet. 

La "Salle de L'Institut"  en 2011( jadis l'église Wesley construite en 1848 ) avant le
début des travaux d'aménagement de la Maison de la littérature.  

D’abord imaginé au sein de l’équipe de direction de L’Institut, avant fermeture de la Salle de L’Institut en 1999, ce projet avait rapidement obtenu l’adhésion du conseil d’administration de L’Institut et du milieu littéraire de la Capitale, mais il aura fallu un peu plus d’une décennie pour convaincre les pouvoirs publics d’investir dans la reconversion du Temple Wesley en Maison de la littérature. Il faut bien l’avouer, le projet était loin de soulever un enthousiasme populaire, car il n’y avait aucun véritable exemple connu pour bien faire comprendre sa portée réelle, de plus la fusion municipale de 2002 devait reléguer la Maison de la littérature au dernier rang des priorités de la nouvelle Ville de Québec.   Malgré tout, il apparaissait évident que l’on devait maintenir une vocation culturelle pour ce lieu qui pendant un peu plus de 50 ans avait été au cœur de la vie culturelle de la ville de Québec. Par ailleurs, en raison de la nature même de l’immeuble (un temple méthodiste à l’origine) et de son emplacement au cœur du Vieux-Québec (voisin du Morrin Center), il aurait été impensable d’envisager pour ce bâtiment une vocation commerciale ou résidentielle sans en altérer profondément le caractère patrimonial. La présence de la bibliothèque du Vieux-Québec au rez-de-chaussée a également été au centre de la réflexion, car le maintien d’une bibliothèque publique dans le Vieux-Québec apparaissait alors comme incontournable. En effet, le Vieux-Québec qui fut à une certaine époque le Quartier latin de la Capitale et le haut lieu du commerce du livre avec ses quatre librairies (une seule subsiste aujourd’hui) a perdu de nombreux services et commerces pendant que la clientèle touristique progressait. La bibliothèque de quartier devait donc demeurer le noyau du projet de la Maison de la littérature, un peu à l’image de la Maison du livre de Bruxelles (lamaisondulivre.be) que j’avais eu la chance de découvrir en 1998 et qui fut l’un de nos premiers modèles. De fait, ce projet a eu plusieurs sources d’inspiration, mais la Maison qui ouvre ses portes cette semaine est unique à la fois par la somme des services qu’elle regroupe et par la synergie qu’elle développera entre les auteurs et leurs lecteurs.



Avant ma retraite en 2012, j’ai eu la chance de voir enfin la mise en chantier de ce bâtiment réinventé et aménagé avec respect et créativité par la firme Chevalier Morales architectes. Je tiens à souligner ici le travail de quatre personnes qui sans être sous les projecteurs aujourd’hui ont joué un rôle déterminant dans l’avènement de la Maison : Mme Marie Goyette, ma collègue à la direction qui la première a esquissé les services de la Maison et a élaboré son premier plan d'affaires; Mme Marie Leclerc, la présidente de L’Institut en 1999, qui a soutenu le projet dès le départ et qui a affronté avec courage une « arrière-garde » qui s’opposait publiquement à la fermeture de la salle de spectacles qui pourtant ne rencontrait plus les normes exigées pour ce type d’équipements depuis des années alors que la région était déjà en suroffre dans le créneau occupé par la salle (confirmé dès 1985 par le rapport L’Allier sur les salles de spectacles); Mme Gisèle Dussault et M. Alain Beaulieu qui au sein du conseil d'administration et des comités de la Maison n'ont jamais baissé la garde pour défendre et promouvoir le projet.  Bien sûr, j’oublie plein de gens volontairement ou non (entre autres les membres du comité de réflexion de la Maison) et d’événements (notamment la création de la résidence d’écrivain en 2005 et l’étude de faisabilité de M. Bernard Gilbert qui assume actuellement la direction de l’établissement) qui furent également déterminants pour la mise au monde de cette Maison de la littérature... mais à la retraite nos souvenirs percolent à travers le temps qui passe, ceux qui émergent sont heureusement les plus agréables! La véritable histoire de la Maison restera donc à écrire... par un autre que moi.

lundi 7 septembre 2015

Fixations invisibles pour garde-corps de patio en bois.


Lorsque j’ai décidé de refaire mon patio, le printemps dernier, j’ai longuement réfléchi à la conception des garde-corps en cèdre et surtout à la manière de fixer la main-courante et la traverse inférieure à chaque poteau. Sur le marché on peut trouver des connecteurs en matière plastique que l’on peut placer à l’extrémité d’un 2’’ x 4’’ (5cm x 10cm) et dont les vis sont bien dissimulées. Ce type de connecteur est adapté à un garde-corps dont les poteaux sont à angle droit les uns par rapport aux autres, dès qu’un poteau présente un angle différent (ex. les poteaux qui ceintures une piscine hors terre ronde) il est impossible d’utiliser ce type de connecteurs. Comme j’avais quelques poteaux à angle dans ce projet, j’ai donc décidé de rechercher une technique de fixation qui me permettrait de faire face à toutes les configurations tout en demeurant très peu visible. Il était hors de question de voir des têtes de vis sur la main-courante et sur la traverse inférieure, de plus une vis sur une main-courante devient un point d’entrée pour l’eau et l’humidité.


Détail de la main-courante avec la technique de fixation qui fait disparaître en bonne partie l'emplacement des vis.


J’avais déjà pris la décision d’utiliser des barrotins en aluminium qui se fixe dans le bois à l’aide de connecteurs de plastique invisibles. Les petits connecteurs sont vissés avec une vis en acier inoxydable au-dessus de la traverse inférieure et en dessous de la main-courante, le barrotin vient simplement s’emboîter à ses deux extrémités aux connecteurs qu’il recouvre entièrement. Ainsi, il n’y a aucune possibilité que l’eau puisse s’infiltrer dans la main-courante ou dans la traverse inférieure.

Forer un trou dans un autre, voilà le principe ! Le premier à angle droit a un diamètre de 5/8" (16mm) et le deuxième est foré dans le fond et à la périphérie du premier avec une forte inclinaison il doit traverser la pièce, son diamètre doit correspondre à celui de la vis utilisée (ici 1/8" 3mm)  


Il suffit de visser la traverse inférieure et la main-courante au poteau  Un bloc de soutien et un serre-joint permet de maintenir la pièce en place pendant le vissage. 


La main-courante que j’ai fabriquée est d’un modèle assez répandu, elle se compose de deux pièces de 2’’x4’’ (5cm x 10 cm) l’une placé à plat et l’autre sur le chant (voir illustration). Pour éviter de visser ces deux pièces ensemble j’ai d’abord creusé une rainure de 1/4’’ (6mm) de profondeur et de 1 ½  ‘’  (38 mm) de largeur au centre et sous la pièce du dessus, j’ai ensuite encollé (avec de la colle uréthane) et emboîté les pièces avec des serre-joints à chaque extrémité et au centre. Pour être en mesure de fixer la main-courante aux poteaux de chaque extrémité, j’ai utilisé une technique de dissimulation des vis que l’on utilise parfois en ébénisterie. La première étape consiste à percer un trou de 5/8 “ (16mm) de diamètre et de ¼” (6mm) de profondeur avec une mèche forstner à 1 3/8 “’(35mm) à l’extrémité de la pièce de 2’’x4’’(5cmx 10cm). La deuxième étape consiste à percer un trou à angle dans le fond et à la périphérie (côté poteau, voir illustration) du trou précédent, il faut alors utiliser une mèche dont le diamètre correspond exactement à celui des vis de fixation, pour ma part j’ai utilisé des vis céramiques de calibre 8 et de 3’’ (76mm) de longueur.   Une fois la vis en place il suffit d’encoller et d’enfoncer un bouchon de cèdre du même diamètre que le trou (5/8’’ /16mm). Pour fabriquer les bouchons en série, il faut utiliser un emporte-pièce de 5/8’’ (16mm)  conçu à cette fin. Installer dans le mandrin d’une perceuse à colonne il est assez simple de découper plusieurs bouchons sur une même pièce de bois, pour les détacher il suffit ensuite de refendre la pièce à la scie à ruban ou sur un banc de scie pour découper une tranche de ¼” (6mm)  d’épaisseur, soit celle des bouchons. Pour coller les bouchons dans leur cavité, j’ai choisi une colle PVA résistante à l’eau, il en faut très peu, on applique la colle dans la cavité avec un petit pinceau.

On utilise un emporte-pièce de 5/8'' (16mm) pour découper les bouchons

Les bouchons sont découpés dans le même matériel que le garde-corps, ici du cèdre de l'ouest qui a reçu une teinture à base d'huiles végétales. La profondeur de coupe est de 1/4" (6mm)
Il est très simple de détacher les bouchons de la pièce de bois en la refendant sur la scie à ruban ou sur un  banc de scie.

Le résultat: des bouchons de 5/8" (16mm) x 1/4'' (6mm) de profondeur
Une fois le bouchon en place, l'emplacement de la tête de vis devient très discrète
Une fois la traverse inférieure fixée, il suffit d'enfiler les barrotins dans les connecteurs en plastique et visser la main-courante aux poteaux. Les barrotins que j'ai utilisé sont en aluminium avec un fini noir. 



Ce type de fixation n’est pas complètement invisible puisque l’on peut toujours percevoir de près la circonférence des bouchons sur une pièce de bois, mais il demeure plus discret que la majorité des autres types de fixation. Par ailleurs, il est toujours possible de retirer les bouchons et d’accéder aux vis si l’on doit retirer le garde-corps, un simple coup de ciseau au centre de bouchon le fera éclater et on aura alors accès à la tête de la vis.

mercredi 26 août 2015

Ces armes qui instrumentalisent le mal américain...de Lincoln à aujoud’hui, petit plaidoyer contre la prolifération des armes à feu.

Abraham Lincoln en 1863, deux ans avant sa mort à 56 ans.
Lorsqu’il a jailli dans la loge présidentielle du théâtre Ford, John Wilkis Booth avait un minuscule pistolet à la main, un Derringer. Nul besoin d’un canon pour tuer un homme, une seule petite balle tirée à la tête et le président Lincoln devait mourir neuf heures après le tir fatidique. Après une chasse à l’homme, Booth périt à son tour sous les balles de soldats de l’Union et ses complices furent pendus et le peuple pleura ce président qui réunifia le nord et le sud et abolit l’esclavage. Mais assez curieusement,  l’arme maudite de ce crime historique bénéficia d’une certaine "publicité" et fit la fortune de plusieurs armuriers et de marchands d’armes. Le « Derringer » désigne maintenant toute une catégorie de pistolets miniatures que l’on peut même dissimuler dans une botte de cow-boy ou dans un très petit sac à main. Le Derringer se décline dans une grande variété de formes et de couleurs, qui font presque oublier le caractère létal de cette arme, car le Derringer contemporain est bien plus « efficace » que sa version de 1865 !


La mort violente en direct de deux journalistes de la station WDBJ en Virginie le 26 août, souligne une fois de plus que la facilité d’accès des armes à feu favorise grandement le passage à l’acte d’individus perturbés ou motivés par différentes causes. La tuerie de Charleston qui aurait inspiré l’assassin des journalistes Alison Parker et Adam Ward aurait été plus complexe à mettre en oeuvre si son auteur n’avait eu accès qu’à des armes de chasse conventionnels ou à des armes blanches. Une arme capable de tirer des dizaines de balles en quelques secondes ou que l’on peut dissimuler dans une poche ou un sac à main ne devrait pas être en vente libre et surtout pas accessible à des individus perturbés.

La fascination pour ce type d’armes, dont la finalité est de faire feu sur un être humain (très mal adaptés pour la chasse au chevreuil !),  est pour le moins étonnante. Comme plusieurs Américains, on peut toujours justifier le recours aux « armes portables »,  voir même aux fusils d’assaut,  dans un but d’autodéfense, mais dans les faits il est plutôt rare qu’une personne soit en mesure d’utiliser efficacement une arme contre un agresseur potentiel. Souvent mal entreposées ou utilisées avec négligence les armes « d’autodéfense » se retournent parfois contre leur propriétaire et leurs proches.  Chaque année les médias nous rapportent des histoires d’horreur ou une arme dite d’autodéfense a finalement tué accidentellement un jeune enfant, une conjointe ou le voisin venu emprunter une tasse de sucre. Malgré tout « le gun »  fascine l’humain et les hommes en particulier qui raffolent de tout ce qui pétarade et leur procure un sentiment de puissance instantanné !  Pas étonnant dans ce contexte que la National Rifle Association arrive à recruter plus de 5 millions de membres aux USA et cela en se donnant l’allure d’une organisation de défense des droits civiques! Dans ce contexte, posséder un Derringer est non seulement une manière de se protéger des vilains, mais également d’affirmer sa propre liberté,  garantie par le deuxième amendement de la constitution américaine.

Le "petit" Derringer de John Wilkis Booth
Le Derringer n’est pas la seule « arme mythique » à susciter l’admiration d’une partie de l’humanité, du colt à la kalachnikov le rayon de la quincaillerie meurtrière est bien rempli et se perfectionne au fil du temps. Ainsi la guerre de sécession américaine bénéficia de plusieurs avancées technologiques qui vont préfigurer la Première Guerre mondiale. Avec plus de 600 000 morts, cette guerre fratricide a été la plus meurtrière des États-Unis jusqu’à ce jour! Pourtant, le culte des armes demeure bien présent chez nos voisins du Sud, comme si l’horreur de la guerre ne faisait que le renforcer! Même le massacre d’innocents petits enfants par un déséquilibré à l’école de Sandy Hook à Newtown en 2012, n’arriva pas à émouvoir les membres de la puissante NRA qui en rajoutèrent une couche en proposant comme remède aux tueries d’armer les directions d’école!!! Imaginez la scène où les membres de la direction répliquent aux tireurs fous en tirant à leur tour avec les enfants au milieu... deux fois plus de victimes dans le meilleur des résultats!!! Dans les faits, il y a peu de parades possibles contre un illuminé ou un terroriste qui décide du jour au lendemain de mettre un terme à ses jours en emportant avec lui un maximum de personnes innocentes, sinon de réduire l’accès aux armes dont la finalité est de tuer des êtres humains, car on ne va pas à la chasse à l’orignal avec un fusil d’assaut! Mais comme les humains sont les rois de la triche, on arrivera toujours à trouver sur le marché un fusil d’assaut destiné à la chasse aux écureuils! Il y a en plus tous ces imitateurs qui arrivent à glorifier les auteurs de tueries et qui aspirent à les dépasser dans l’horreur, question d’obtenir leurs 5 minutes de gloire dans les médias, de manifester leur existence par l’extrême violence et l’absurdité!

Contrairement à John F. Kennedy dont la tête a explosé sous l’impact des balles à haute vélocité de la carabine Manlicher-Carcano de Lee Harvey Oswald, Abraham Lincoln est mort d’une lente agonie avec la petite balle du Derringer enfoncée dans sa boîte crânienne. « Le Sud est vengé! », aurait crié Booth avant de s’enfuir du théâtre Ford. Comme la vengeance est le moteur de toutes les violences et de toutes les guerres, ce crime n’a bien sûr rien réglé, il a même « légitimé » en quelque sorte l’option de l’assassinat politique aux États-Unis, dont les deux frères Kennedy (et avant eux les présidents Garfield en 1881 et McKinley en 1901) et Martin Luther King ont été les plus célèbres victimes. Sans les mesures de sécurité extrêmes qui entourent maintenant les politiciens américains, il a fort à parier que le bilan serait encore plus sombre aujourd’hui. Ronald Reagan a d’ailleurs bien failli devenir le cinquième président américain assassiné en mars 1981, lorsqu’un désaxé tira 6 balles en sa direction avec un revolver.  


John Wilkis Booth, l'assassin de Lincoln

Est-ce que le mal vient des hommes ou de leurs armes? Le mal, ou ce qui est mauvais ne peut être associé à un objet. Une pierre au sol n’est ni bonne ni mauvaise, mais si vous la prenez dans vos mains et la lancé sur un de vos semblables c’est uniquement à ce moment qu’elle devient un « vecteur » du mal. Évident me direz-vous? Mais que dire d’un fusil d’assaut dont la conception et la fabrication ont pour finalité de tuer des êtres humains? Le simple fait d’acquérir ou de posséder une telle arme ne trahit-il pas l’intention de son propriétaire, celle de l’utiliser contre ses semblables, qu’ils soient bons ou méchants? Une arme c’est comme un outil, à partir du moment où elle est à votre disposition elle a le potentiel d’être utilisée.  C’est la même chose pour les armées, rares sont les pays qui disposent d’une armée dont les soldats ne font que cueillir des marguerites, règle générale les armées finissent toujours par faire la guerre quelque part et à "tuer des pauvres gens" (la formule est de Boris Vian dans sa chanson le déserteur).