Pif, paf, pétaf, bang, boum... la nature a décidé de nous accueillir avec fracas à Winnipeg ! Nous sommes à peine à 10 kilomètres des portes de la capitale manitobaine, devant nous une formation nuageuse grise foncée tel un mur s'avance vers nous à grande vitesse. Nous nous attendons à une pluie forte, sans doute avec du vent, mais nous sommes dans les prairies là où il y a parfois des tornades, tout à coup nous craignons le pire ! Effectivement le pire débute ce n'est pas de la pluie qui nous tombe dessus mais des grêlons du diamètre d'un dollar poussés par un vent d'une rare violence. La visibilité devient nulle et le bruit des grêlons sur la carrosserie et les vitres de la voiture nous laisse croire qu'il y aura des dommages. Comme nous ne voyons plus rien nous nous dirigeons rapidement vers l'accotement, comme tous les autres voitures devant et derrière nous. Pendant une bonne dizaine de minutes nous subissons un bombardement constant, j'ai peur que les vitres craquent. À l'extérieur les grêlons s'accumulent rapidement sur la chaussée au point de la faire disparaître par endroit. Le mur gris s'éloigne de nous et le soleil réapparaît aussi rapidement qu'il était disparu. Nous reprenons la route et les pneus de la voiture et de la roulotte concassent les grêlons au sol. Nous allons reprendre nos esprits dans une halte routière où les grêlons ont commencé à fondre sous le soleil. La voiture et la roulotte n'ont subi aucun dommage, bref plus de peur que de mal... C'était en quelque sorte le spectacle de bienvenue du Manitoba.
Croisement de la 1 et du boulevard Lagimodière, nous descendons plein sud vers le Arrowhead RV park où nous allons "arrimer" notre grenouille pour trois nuits. La route est droite sans la moindre petite courbe et le paysage s'étend à perte de vue sur des champs d'un beau vert tendre. Il n'y à plus aucun doute, nous sommes vraiment dans les prairies ! Depuis la frontière Ontario-Manitoba, sur 200 kilomètres environ, le paysage s'était transformé graduellement passant du bouclier canadien à la plaine, la forêt devenant de plus en plus clairsemée et le terrain s'aplatissant de plus en plus. Nous arrivons enfin à "L'Île des Chênes" où est situé notre terrain de camping. Malgré son nom anglophone le Arrowhead RV park est tenu par un couple franco-manitobain dans un village francophone où une l'école primaire porte le nom de Gabrielle-Roy. Cyrille et Louise Durand sont les champions de l'accueil, au premier contact vous vous sentez les bienvenues dans ce camping très bien tenu où tous les services sont accessibles et de qualité, dont bien sûr Internet sans fil, aussi essentiel que l'eau et la machine à laver ! Surprise sur le site ! Nos voisins sont des québécois de la région de Montréal... un couple à la retraite qui se dirige vers l'Alaska dans un petit motorisé. Ils partiront le lendemain remplacés par un autre couple québécois retraité qui tirent une roulotte légère avec un Rav-4...tient tient sentiment de déjà vu... comme si nous nous regardions dans un miroir !
Au loin le Arrrowhead RV park, un îlot au milieu des terres en culture...
Notre site de camping au Arrowhead RV park.
Le lendemain, libérés de la roulotte, nous repartons vers Winnipeg exploré le secteur francophone de Saint-Boniface et le site historique de La Fourche au confluent des rivières Rouge et Assiniboine. C'est d'ailleurs à cet endroit que s'élève l'impressionnant immeuble qui abritera bientôt le Musée canadien des droits de la personne dont on parachève présentement les aménagements extérieurs, mais qui ne sera en opération qu'à partir de 2014...zut un an trop tard pour nous ! Nous explorons en voiture et à pied le secteur de Saint-Boniface avant de nous arrêter pour dîner au Resto gare. Chouette, le système de son du resto aménagé dans un wagon diffuse exclusivement des chansons francophones... tour à tour nous entendons Gerry Boulet, Félix Leclerc, Ariane Moffat, Jacques Brel, Charles Aznavour...notre serveuse toutefois parle un français nettement approximatif, nous tutoyant allégrement ...tu veux tu quelque chose à boire ? Mais elle est très gentille et la bouffe est bonne... Nous sommes pourtant à deux coins de rue de la rue Deschambault et dans ma perception très québécoise j'imaginais que la Maison de Gabrielle-Roy était le centre gravitationnel de l'expression française à Winnipeg... je n'avais pas tout vu ! Après le repas, c'est avec un peu de fébrilité que nous nous sommes dirigé vers la fameuse rue Deschambault... Cette rue n'a rien de particulier, à vrai dire elle est plutôt ordinaire et même un peu moche, la maison de Léon Roy qui a entièrement été restaurée à l'identique détonne dans le paysage avec son jaune lumineux, sa belle galerie blanche et sa toiture pointue. En 1905 la maison était entourrée de champs et Saint-Boniface avait l'allure d'un village plutôt que d'une zone urbanisée, entourrée d'un secteur plus industriel (la rue Archibald)... difficile de faire totalement abstraction de cet environnement et de se replonger à l'époque où l'auteure de Bonheur d'occasion déambulait rue Deschambault...j'espérais donc qu'une fois le seuil de la porte franchi la magie opérerait cette fois... Autre déception, la jeune guide qui nous accueille parle un français à peine meilleur que celui serveuse du Resto gare, j'apprendrai qu'elle vient du Nouveau-Brunswick, elle a appris son rôle de guide par coeur et doit être meilleure avec les visiteurs anglophones ...Ouf, cette fois j'ai vraiment la perception que Gabrielle Roy doit être dans tous ses états, si son âme hante toujours les lieux...où est-ce moi qui n'a rien compris à la réalité des franco-manitobains ?
L'auteur de ce blogue davant la Maison Gabrielle-Roy rue Deschambault.
L'école/collège régional Gabrielle-Roy à L'Île-des-chênes près de notre camping.
2 commentaires:
Wow, toi sur la galerie de la maison natale de Gabrielle!!! C'est quand même mémorable! C'est Marie qui va être jalouse!
On a déjà une petite nostalgie? Profitez-en, bientôt on aura la bilbiothèque Ti-coune Labeaume!!
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