dimanche 30 mars 2014

La faune de mon arrière-cour


Le jaseur boréal, un oiseau très "design" qui raffole des fruits du sorbier des oiseaux.

Chaque hiver, depuis un peu plus de trente ans, nous installons dans notre arrière-cour deux mangeoires à oiseaux. Pendant toutes ces années nous avons reçu un nombre équivalent d’espèces d’oiseaux, certaines comme les mésanges à tête noire, reviennent fidèlement chaque année, alors que d’autres, comme les gros-becs errants,  ne furent que de passage pendant deux ou trois hivers.  Je l’avoue bien humblement, avant l’installation de notre première mangeoire, je croyais qu’il n’y avait que deux espèces d’oiseau qui fréquentaient les hauteurs de Courville* : le moineau domestique et le merle d’Amérique! Imaginez seulement ma surprise lorsqu’une bande de gros-becs errants est apparue dans la mangeoire quelques heures après son installation ! Persuadé que nous étions en présence d’une espèce d’oiseaux exotiques dont la boussole interne était dérégulée, j’ai donc emprunté à ma bibliothèque le guide des oiseaux de l’Amérique du nord de Roger Tory Peterson, le bon vieux « Peterson » pour les intimes de l’ornithologie. Un monde venait de s’ouvrir à nous !  Il y avait dans notre environnement immédiat une faune aviaire dont nous ne soupçonnions même pas l’existence. En moins de six mois, j’ai appris plus de noms d’oiseaux que dans toute mon existence précédente. Après avoir renouvelé quelques fois le prêt du guide Peterson à ma bibliothèque, je l’ai finalement acheté afin de l’avoir constamment sous la main, non seulement pour identifier les oiseaux de notre arrière-cour, mais également pour accompagner nos balades en forêt et au bord de la mer avec les enfants.



Le gros-bec errant...une allure d'oiseau exotique ! (plus haut avec la femelle) 



La mésange à tête noire, la plus fidèle de notre mangeoire.


Le sizerin flammé fréquente la mangeoire en bande !


Notre première mangeoire est sortie de mon atelier,  car pour le bricoleur que je suis il n’était pas question d’acheter un bidule en plastique dans un magasin. J’ai donc « bricolé » un truc assez approximatif, car je ne connaissais rien dans la « science » de nourrir  les oiseaux.  Cette première mangeoire était donc accessible à tous les oiseaux, mais également à plusieurs petits animaux terrestres dont une horde d’écureuils noirs qui en quelques heures pouvaient en vider le contenu. Une deuxième version nettement plus esthétique et moins accessible remplaça la première après  quelques années. Cette mangeoire en cèdre était hexagonale avec une belle toiture en pointe, j’avais utilisé le plan d’un livre que j’avais  également emprunté à ma  bibliothèque. Fixée au bout d’un tuyau à 2 mètres du sol, elle fut hors de portée de la faune terrestre pendant quelques années, le temps que les arbres que nous avions plantés dans notre arrière-cour finissent par surplomber la mangeoire fournissant du même coup de véritables tremplins aux écureuils pour atteindre la toiture de la mangeoire.  Fabriqué en cèdre blanc, un bois tendre et imputrescible, ma pauvre mangeoire qui avait si bien résisté aux assauts de Dame nature pendant plusieurs hivers, fut finalement grignoté par les incisives des écureuils chapardeurs en deux hivers à peine.  C’est donc la mort dans l’âme que j’ai finalement remplacé la mangeoire de bois, par une mangeoire du commerce en métal.  Cette mangeoire est dotée d’un ingénieux mécanisme de fermeture des orifices d’alimentation pouvant  être calibré afin d’exclure les indésirables en fonction de leur poids, les écureuils bien sûr, mais également les étourneaux sansonnet dont l’appétit vorace peut vider une mangeoire et faire fuir tous les autres oiseaux.



Ma deuxième mangeoire de bois (ci-haut avec une tourterelle triste)...elle a résisté quelques hivers avant d'être attaquée sauvagement  par une bande d'écureuils noirs aux incisives tranchantes. Je l'ai finalement remplacé par une mangeoire du commerce en métal et dotée d'un système "anti-chapardeurs".  


Au fil du temps nous avons aménagé notre arrière-cour pour attirer des oiseaux tout au long de l’année. Après l’hiver,  les arbres, les fleurs et le jardin aquatique contribuent à leur tour à attirer les oiseaux, du colibri qui butine les fleurs jusqu’au merle d’Amérique qui aime bien faire ses ablutions quotidiennes dans la petite cascade du jardin aquatique. Aujourd’hui, nous pourrions difficilement vivre sans la présence des oiseaux.  Sans  pratiquer sérieusement l’ornithologie comme passe-temps, nous avons éveillé notre curiosité à la diversité des espèces qui nous entourent et à leur fragilité relative face aux bouleversements que l’activité humaine fait subir à leur environnement. Notre arrière-cour n’est pas immense, mais elle reproduit à son échelle ce que la nature offre aux oiseaux : refuge, nourriture, ombre, eau.  Je sais que plusieurs ornithologues  et naturalistes ne sont pas d’accord avec cette approche, mais je sais également que le secteur où nous résidons était un petit boisé il y a à peine 40 ans et que la progression du développement  résidentiel a contribué à réduire les habitats fauniques. Je perçois donc notre initiative comme une manière de compenser en partie cette perte d’habitat. 



Le cardinal (mâle plus haut et femelle plus bas), fréquente en couple notre jardin depuis quelques années seulement.
  
Le geai bleu, un amateur de biscuit et d'arachides, pas très fidèle cependant, apparaît et disparaît aussi rapidement.

Ma "gélinotte huppée" aperçue dans le pin blanc de notre cour à l'automne 2013.


En ordre alphabétique voici les oiseaux que nous avons observés sur une période de trente ans :

  1. Bruant à couronne blanche (parmi les plus fidèles)
  2. Bruant à gorge blanche (parmi les plus fidèles)
  3. Bruant familier (parmi les plus fidèles)
  4. Canard Colvert (observé une fois dans notre piscine)
  5. Cardinal (un couple nous fréquente depuis 5 ou 6 ans)
  6. Chardonneret jaune (abonné au jardin aquatique)
  7. Colibri à gorge rubi (abonné au jardin de fleurs)
  8. Corneille d’Amérique (au sommet de la toiture au printemps)
  9. Étourneau sansonnet (fin août en bande)
  10. Geai bleu (moins présent depuis quelques années)
  11. Gélinotte huppée (observé une fois dans un pin)
  12. Grand pic (observé une fois dans un poteau électrique)
  13. Gros-bec errant (disparu avec le développement immobilier du secteur)
  14. Jaseur des cèdres (en bande l’automne dans le sorbier des oiseaux)
  15. Junco ardoisé (parmi les plus fidèles)
  16. Merle d’Amérique (abonné à notre jardin aquatique)
  17. Mésange à tête noire (la plus fidèle de toutes !)
  18. Moineau domestique (pas si présent finalement !)
  19. Paruline des pins (présence en bande au printemps)
  20. Pic chevelu (abonné aux biscuits de gras et de graines)
  21. Pic flamboyant (apparitions occasionnelles)
  22. Pigeon (apparitions occasionnelles)
  23. Quiscale bronzé (aime bien vidanger leur nid dans notre piscine)
  24. Roselin familier (parmi les plus fidèles)
  25. Roselin pourpré (parmi les plus fidèles)
  26. Sizerin flammé (présence en bande au printemps)
  27. Tourterelle triste (parmi les plus fidèles, nidifie dans une épinette)
  28. Vacher à tête brune

Le Junco ardoisé, préfère manger les graines de tournesol qui tombent au sol ou sur la neige.
Le pic chevelu aime bien les biscuits de gras et de graines.

Le roselin familier, un autre habitué du jardin et de la mangeoire.



Et les drôles d’oiseaux...


Le plus sympathique des chapardeurs de mangeoires : l'écureuil roux d'Amérique.
Mignon tout de même !





























Une liste de nos chapardeurs: 

  1. Écureuil noir (très fidèle tout au long de l’année)
  2. Écureuil roux d’Amérique (très fidèle tout au long de l’année)
  3. Mulot (sous la neige l’hiver)
  4. Marmotte (plusieurs qui ont fait des ravages au jardin)
  5. Moufette (présence occasionnelle)
  6. Porc-Épic (un seul vilain qui a bouffé l’écorce de notre pin blanc)
  7. Rat (un seul, mais un gros qui a fini dans une trappe !)
  8. Tamia rayé (présence du printemps à l’automne)
* Autrefois une ville autonome, Courville est maintenant un secteur de l’arrondissement    Beauport de la Ville de Québec.

  

1 commentaire:

Unknown a dit…

Maya, un écureil !!!!

(photos superbes)