vendredi 30 octobre 2015

La Maison de la littérature...lieu de lumière



Un rappel bien nécessaire : L'Institut est l'idéateur, le promoteur et le gestionnaire de la Maison de la littérature.

Oui, la Maison de la littérature est un lieu de lumière et non seulement par la grande luminosité de son décor, mais également et surtout par ses collections, son exposition permanente, son bistro littéraire, sa galerie, ses cabinets d’écriture, sa résidence d’écrivain, sa programmation, bref par la place qu’elle fait à l’intelligence et à la création. 

La bibliothèque de la Maison de la littérature occupe l'espace de l'ancienne salle de L'Institut on devine à gauche et à droite l'ancien cadre de scène et les accès, côté cour et côté jardin, avec leur encadrement gothique en bois (repeinte en blanc) 

En 2012 lorsque j’ai quitté la direction de L’Institut Canadien de Québec, la Maison n’était encore qu’un programme fonctionnel et technique et un plan détaillé conçu par la firme Chevalier et Morales architectes. J’en connaissais alors les moindres détails, j’arpentais déjà ses espaces dans le monde virtuel et hier, pour la première fois, j’ai exploré la réalité, le tangible et le concret ! Ce fut le choc, un espace comme on aime imaginer le paradis incluant la figure allégorique du tunnel aboutissant dans un lieu inondé de lumière. En effet, dès que l’on traverse le vestibule d’entrée et que l’on franchit le corridor aboutissant à l’escalier hélicoïdal reliant le rez-de-chaussée à l’étage la lumière provenant des grandes fenêtres en forme d’ogive et des systèmes d’éclairage nous transporte déjà dans une autre dimension. Ce jour-là pourtant le temps était tristounet et le soleil masqué en bonne partie par les nuages, je devrai donc revenir à différentes heures du jour pour apprécier l’effet de la lumière naturelle sur ce grand espace ouvert. 

L'exposition permanente dont les éléments sont disséminés à travers le rayonnage.

Les romans... Autrefois, au même endroit, Robert Lepage présentait pour la première
fois sa pièce Vinci. La scène a maintenant laissé la place à une autre forme d'imaginaire. 


L'escalier hélicoïdal entre le rez-de-chaussée et l'étage. Une large ouverture permet d'entrevoir le comptoir d'accueil et le bistro littéraire au rez-de-chaussée.



Un peu partout dans la Maison des stèles littéraires rendent hommage aux grands 
auteurs du Québec.



Le comptoir d'accueil et le bistro sous un autre angle.


À l’époque de la « Salle de L’Institut » ce lieu n’était qu’une boîte noire, les belles et grandes fenêtres en ogive étaient toutes masquées par de lourds rideaux de velours, les boiseries étaient défraîchies et les murs ne reflétaient que la pâle lumière de l’éclairage artificiel, autre époque autre fonction! La métamorphose du lieu ne soulève maintenant aucun regret aucune nostalgie, la page est bel et bien tournée la Maison de la littérature émerge comme un papillon de sa chrysalide et fait oublier qu’elle fut un jour une sombre chenille. (voir aussi mon autre article: La Maison de la littérature...de L'Institut Canadien de Québec)

Avant et après:  Les lourds rideaux de velours qui masquaient les belles 
fenêtres en forme d'ogive ont disparu. Au centre de l'espace principal 
on retrouve un luminaire étoilé et en dessous on devine une ouverture 
dans le plancher qui permet d'entrevoir la scène de l'espace d'animation 
au rez-de-chaussée.


De la boîte noire à l'espace lumineux. Plus bas la salle de L'Institut 
en 2011 avant sa démolition, à cette époque la salle n'était plus en 
opération depuis 12 ans et servait simplement de lieu d'entreposage.
Une belle illustration du soucis des architectes (Chevalier et Morales) de préserver des éléments architecturaux qui font un merveilleux rappel du passé du bâtiment. Le moderne et l'ancien fusionne dans l'harmonie.

La couleur prune de l'escalier hélicoïdal conduisant au grenier et 
autrefois à la cabine du projectionniste, devient lumineuse devant 
la fenêtre de façade.  

L'ancienne et la nouvelle bibliothèque, en plus de sa luminosité 
la nouvelle version permet de redécouvrir le quartier à travers 
ses fenêtres.




Les fantômes de la Maison de la littérature.


La Maison de la littérature photographiée ici à l'angle des rues Dauphine et Cook. On aperçoit à droite, derrière l'arbre, l'annexe où l'on retrouve le hall d'entrée au rez-de-chaussé et aux étages:  la résidence d'écrivain, un studio d'enregistrement et des espaces de création pour bédéistes.

Avant et après: l'annexe a été construite sur un terrain de stationnement qui était adjacent au bâtiment principal.


mardi 13 octobre 2015

Les couleurs de l’automne le long de la Montmorency, près de Sainte-Brigitte-de-Laval, la « mauderne ».


Nous sommes le 12 octobre, il fait exceptionnellement beau dans la région de Québec, le mercure frôle les 20 degrés, le ciel sans nuage laisse la part belle au bleu azur et au soleil qui inonde de sa lumière la vallée de la rivière Montmorency. Les arbres ont enfilé leurs couleurs automnales juste pour nous. Je suis avec mon fils qui partage la même passion pour les belles images. Avant que l’hiver uniformise le paysage, nous souhaitons « mettre en conserve » dans nos appareils photo cette palette de couleurs si éphémère. Au moindre vent du nord, au moindre gel ou à la moindre pluie glaciale, ces couleurs se lessiveront laissant place à un paysage fantomatique où le vent siffle à travers les branches dénudées des grands arbres. Poussé par l’urgence d’agir, avant que toutes les feuilles tapissent le sol de la forêt, mon fils vient me cueillir à la maison et nous fonçons vers le nord, à Sainte-Brigitte-de-Laval.





Sur place, un petit sentier étroit et très incliné nous amène au bord de la rivière que nous découvrons petit à petit à travers les feuilles jaunes et rouges. La rivière est magnifique dans son écrin automnal, elle nous éblouit et nous amène rapidement dans une autre dimension, elle nous fait presque oublié que le territoire urbanisé borde la rivière et qu’il grignote un peu plus de nature chaque année. Le petit village devenu ville grimpe maintenant sur le dos des montagnes avec ses maisons toutes semblables. Elle prétend offrir la nature à ses habitants, mais on coupe la forêt pour recouvrir la terre de bitume et de béton... Ici pas de belles images à faire, nous rangeons caméras et lentilles et repartons le cœur un peu gros en espérant que le paysage « mis en conserve » dans nos caméras restera intact au moins une autre année!



mardi 6 octobre 2015

La Maison de la littérature...de L'Institut Canadien de Québec

Il m’arrive peu souvent d’être nostalgique en pensant à mon ancienne vie de directeur général de L’Institut Canadien de Québec et sur mon implication dans le milieu des bibliothèques publiques. Je crois bien que c’est la toute première fois d’ailleurs que je fais référence si directement dans ce blogue à mes 34 ans d’expérience comme bibliothécaire, dont 22 ans, à titre de D.G. de cet OBNL de la culture. L’annonce de l’ouverture officielle de la Maison de la littérature (www.maisondelalitterature.qc.ca) cette semaine, vient brasser chez moi une telle gamme d’émotions que je sentais le besoin d’écrire au moins quelques lignes sur le sujet. 

La "Salle de L'Institut"  en 2011( jadis l'église Wesley construite en 1848 ) avant le
début des travaux d'aménagement de la Maison de la littérature.  

D’abord imaginé au sein de l’équipe de direction de L’Institut, avant fermeture de la Salle de L’Institut en 1999, ce projet avait rapidement obtenu l’adhésion du conseil d’administration de L’Institut et du milieu littéraire de la Capitale, mais il aura fallu un peu plus d’une décennie pour convaincre les pouvoirs publics d’investir dans la reconversion du Temple Wesley en Maison de la littérature. Il faut bien l’avouer, le projet était loin de soulever un enthousiasme populaire, car il n’y avait aucun véritable exemple connu pour bien faire comprendre sa portée réelle, de plus la fusion municipale de 2002 devait reléguer la Maison de la littérature au dernier rang des priorités de la nouvelle Ville de Québec.   Malgré tout, il apparaissait évident que l’on devait maintenir une vocation culturelle pour ce lieu qui pendant un peu plus de 50 ans avait été au cœur de la vie culturelle de la ville de Québec. Par ailleurs, en raison de la nature même de l’immeuble (un temple méthodiste à l’origine) et de son emplacement au cœur du Vieux-Québec (voisin du Morrin Center), il aurait été impensable d’envisager pour ce bâtiment une vocation commerciale ou résidentielle sans en altérer profondément le caractère patrimonial. La présence de la bibliothèque du Vieux-Québec au rez-de-chaussée a également été au centre de la réflexion, car le maintien d’une bibliothèque publique dans le Vieux-Québec apparaissait alors comme incontournable. En effet, le Vieux-Québec qui fut à une certaine époque le Quartier latin de la Capitale et le haut lieu du commerce du livre avec ses quatre librairies (une seule subsiste aujourd’hui) a perdu de nombreux services et commerces pendant que la clientèle touristique progressait. La bibliothèque de quartier devait donc demeurer le noyau du projet de la Maison de la littérature, un peu à l’image de la Maison du livre de Bruxelles (lamaisondulivre.be) que j’avais eu la chance de découvrir en 1998 et qui fut l’un de nos premiers modèles. De fait, ce projet a eu plusieurs sources d’inspiration, mais la Maison qui ouvre ses portes cette semaine est unique à la fois par la somme des services qu’elle regroupe et par la synergie qu’elle développera entre les auteurs et leurs lecteurs.



Avant ma retraite en 2012, j’ai eu la chance de voir enfin la mise en chantier de ce bâtiment réinventé et aménagé avec respect et créativité par la firme Chevalier Morales architectes. Je tiens à souligner ici le travail de quatre personnes qui sans être sous les projecteurs aujourd’hui ont joué un rôle déterminant dans l’avènement de la Maison : Mme Marie Goyette, ma collègue à la direction qui la première a esquissé les services de la Maison et a élaboré son premier plan d'affaires; Mme Marie Leclerc, la présidente de L’Institut en 1999, qui a soutenu le projet dès le départ et qui a affronté avec courage une « arrière-garde » qui s’opposait publiquement à la fermeture de la salle de spectacles qui pourtant ne rencontrait plus les normes exigées pour ce type d’équipements depuis des années alors que la région était déjà en suroffre dans le créneau occupé par la salle (confirmé dès 1985 par le rapport L’Allier sur les salles de spectacles); Mme Gisèle Dussault et M. Alain Beaulieu qui au sein du conseil d'administration et des comités de la Maison n'ont jamais baissé la garde pour défendre et promouvoir le projet.  Bien sûr, j’oublie plein de gens volontairement ou non (entre autres les membres du comité de réflexion de la Maison) et d’événements (notamment la création de la résidence d’écrivain en 2005 et l’étude de faisabilité de M. Bernard Gilbert qui assume actuellement la direction de l’établissement) qui furent également déterminants pour la mise au monde de cette Maison de la littérature... mais à la retraite nos souvenirs percolent à travers le temps qui passe, ceux qui émergent sont heureusement les plus agréables! La véritable histoire de la Maison restera donc à écrire... par un autre que moi.