Nous sommes le 12 octobre, il fait
exceptionnellement beau dans la région de Québec, le mercure frôle les 20
degrés, le ciel sans nuage laisse la part belle au bleu azur et au soleil qui
inonde de sa lumière la vallée de la rivière Montmorency. Les arbres ont enfilé
leurs couleurs automnales juste pour nous. Je suis avec mon fils qui partage la
même passion pour les belles images. Avant que l’hiver uniformise le paysage,
nous souhaitons « mettre en conserve » dans nos appareils photo cette
palette de couleurs si éphémère. Au moindre vent du nord, au moindre gel ou à
la moindre pluie glaciale, ces couleurs se lessiveront laissant place à un
paysage fantomatique où le vent siffle à travers les branches dénudées des
grands arbres. Poussé par l’urgence d’agir, avant que toutes les feuilles
tapissent le sol de la forêt, mon fils vient me cueillir à la maison et nous
fonçons vers le nord, à Sainte-Brigitte-de-Laval.
Sur place, un petit sentier étroit et très
incliné nous amène au bord de la rivière que nous découvrons petit à petit à
travers les feuilles jaunes et rouges. La rivière est magnifique dans son écrin
automnal, elle nous éblouit et nous amène rapidement dans une autre dimension,
elle nous fait presque oublié que le territoire urbanisé borde la rivière et
qu’il grignote un peu plus de nature chaque année. Le petit village devenu
ville grimpe maintenant sur le dos des montagnes avec ses maisons toutes
semblables. Elle prétend offrir la nature à ses habitants, mais on coupe la forêt
pour recouvrir la terre de bitume et de béton... Ici pas de belles images à
faire, nous rangeons caméras et lentilles et repartons le cœur un peu gros en
espérant que le paysage « mis en conserve » dans nos caméras restera intact
au moins une autre année!
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