De mémoire de citoyens, on n'aurait jamais rien vu de pareil à Canmore...mais comme c'est un pays neuf, il vaut mieux se tourner auprès de la communauté autochtone pour avoir l'heure juste. En effet elle fréquente la vallée depuis quelques millénaires alors que les "visages pâles" y habitent depuis le XIXe siècle et de manière aussi importante depuis le XXe . La chose la plus étrange c'est que les Nakoda (ou Stoney pour les anglais, car ils faisaient chauffer leurs mets en plaçant des pierres brulantes dans des récipients en terre cuite ou en cuir) n'ont jamais vraiment habité dans la vallée. Encore aujourd'hui leurs réserves sont situées un peu avant le début des contreforts des Rocheuses. Pour les Nakoda (qui appartiennent comme les Dakota et les Lakota à la grande nation Sioux) les montagnes sont sacrées, on doit les respecter, c'est un territoire qui appartient aux esprits. Déranger les esprits peut donc avoir de graves conséquences !
Mais sans croire aux esprits il apparaît tout à fait évident que de construire une ville au fond d'une vallée si encaissée, dominée par des sommets de plus de 2000 mètres, dont la neige persiste parfois jusqu'en août, représente un risque qui s'expimera tôt ou tard , changement climatique ou non ! D'ailleurs les autorités de Canmore ont déjà reçu des avertissements lors de crus printanières du Cougar Creek, ce dernier prenant les allures d'une large rivière tumultueuse pendant quelques semaines pour redevenir un mince filet d'eau au coeur de l'été. Pour juguler le problème la ville de Canmore avait transformé ce ruisseau en véritable évacuateur de cru en creusant son lit et en pratiquant un enrochement massif de chaque côté de ses rives. Confiant d'avoir dominé Mère Nature pour de bon, la Ville a donc autorisé les constructions tout au long de son cours. Mais Mère Nature vient de rappeler brutalement qu'elle sera toujours la plus forte et qu'elle peut détruire en une seule nuit ce qui avait demandé quelques années à mettre en place. Gonflé par l'effet combiné de la fonte des neiges des sommets et d'une pluie continuelle qui a laissé 139 mm en un peu plus de 24 heures, le Cougar Creek a tout défoncé sur son passage labourant les terrains, les maisons, les galleries, les ponts, la patinoire, les installations électriques et de gaz.
dévastée par le Cougar Creek les 19 et 20 juin, notre camping est de l'autre côté de la
transcanadienne (la 1) qui a été coupée à plusieurs endroits, isolant Canmore du reste
du monde
Une très belle et grande maison, mais qui risque de partir avec la berge
Des travaux d'urgence pour creuser davantage le "creek"...around the clock !
derrière les maisons de chaque côté du "creek"...il y a un grand trou maintenant !
Sous l'effet des prétros dollars et de la spéculation immobilière, Canmore connaît une expansion inquiétante depuis une dizaine d'années. On voit des résidences de plusieurs centaine de milliers de dollars (et de millions parfois) s'accrocher un peu partout aux montagnes transformant un paysage qui était pourtant à la base de l'attrait qu'exerce la région. On s'éloigne de la sagesse amérindienne et du respect de la nature. Il faudra donc s'habituer aux situations d'urgence !
2 commentaires:
Je me demande si la "demeure" de l'homme qui dansait avec les loups a été touchée!
Bonne chance avec tout ça!
Je ne crois pas, la maison de Kevin n'est pas dans Cougar Creek mais un peu plus bas et de l'autre côté de la transcanadienne sur le bord de la Bow River mais dans un secteur qui n'a pas été innondé.
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