lundi 10 juin 2013

De Richard Séguin à Jack Kerouac...on the road !

On the road again, au bout de ta route comme un requiem...C'est Richard Séguin qui chante ces paroles évocatrices de Kerouac dans le iPod branché de la voiture pendant qu'à l'extérieur défile les merveilleux paysages côtiers du nord du Lac Supérieur, une beauté sauvage devant l'immensité océanique de ce lac parsemé de chapelets d'îles et d'îlots. Nous venons de quitter la Baie Pancake et nous filons franc nord  à bonne allure en direction de Thunder Bay à 612 kilomètres de notre point de départ.  Notre séjour de deux nuits à Pancake nous a reposé des quelques centaines de kilomètres que nous avions parcouru depuis Ottawa. 

    La Plage de Pancake Bay au bord du Lac Supérieur... des kilomètres de plage et un très
    beau camping !

Avant la baie de Pancake nous avions fait une courte pause au Parc provincial de Chutes situé dans le petit village de Massey.  Ce parc doit son nom aux chutes et aux rapides de la Rivière aux sables, ce nom est français comme plusieurs le long de notre parcours car nous sommes dans le sillage des explorateurs français qui ont laissé leur emprunte un peu partout dans la toponymie du territoire... mais moins chez l'habitant actuel qui massacre parfois  ces noms qui ne sont pas de sa langue !  Mais quand on tend l'oreille, on entend aussi les communautés françaises du nord de l'Ontario, comme ce  pompiste à Sturgeon Falls qui a rapidement décodé de mon "full please" que j'étais un francophone , il passe alors au français avec un accent indéfinissable : "Est belle ta roulotte, ça doit ben rouler avec  sa forme"... De l'autre côté de la rue, surprise !  Il y a un marché Metro comme au Québec... le stationnement est grand nous nous y arrêtons avec la roulotte  pour dîner. Pas très romantique un stationnement, mais nous n'avions trouvé aucune halte routière digne de ce nom entre North Bay et Sturgeon Falls , malgré l'impressionnant lac Nipissing que longe l'autoroute 17 pendant des dizaines de kilomètres... il faut dire que le territoire est immense et pas très peuplé ! J'imagine les explorateurs français qui entre 1650 et 1680 avaient découvert la quasi totalité de cette mer d'eau douce intérieur (10% de l'eau douce de la planète... pas rien !!)  sans véhicule moteur et sans le confort d'une roulotte... et harcelés constamment par des trillions de moustiques assoiffés de sang qui pullulent dans ces rivages humides... grosse misère !


    Les rapides de la Rivière aux sables dans le Parc provincial Chutes

Le paysage défile depuis une heure après la baie de Pancake  et tout à coup un orignal juvénile apparaît au milieu de la route après une monté qui nous empêchait de l'apercevoir à l'horizon... il est surpris comme nous, j'immobilise notre véhicule, pendant un moment il hésite avance vers nous  et tout à coup enjambe de ses longues pattes frêles la glissière en bordure de route et disparaît dans un boisé très dense. Une autre heure plus tard un ours noir rebrousse chemin lorsqu'il aperçoit notre véhicule foncer sur lui... ouf, il est sauf !  Mais dans les 300 kilomètres qui ont suivi nous ferons le décompte des animaux (4) moins chanceux que notre originale et notre ours. D'immenses flaques de sang séché sur le pavé et quelques cadavres en bordure de la route témoigne du carnage de la nuit précédente. Car c'est effectivement la nuit que les collisions entre véhicules et animaux ont lieu le plus souvent, des affiches et même d'immenses panneaux lumineux nous rappellent le danger qui nous semble plus important ici que dans les réserves fauniques du Québec.

Nous arrivons à Thunder Bay au camping municipal Trowbridge, il est facile d'accès et au porte de la ville, mais je ne sais pas, il lui manque quelque chose, de l'ambiance sans doute !  Le camping est pratiquement désert en ce début juin. Quelques "étranges campeurs" sont parsemés ça et là. Une dame  avec un petit chien passe à deux reprises devant notre site  pour finalement nous dire en anglais qu'elle trouve notre roulotte jolie et nous souhaites la bienvenue à Thunder Bay... elle disparaît derrière un bosquet... Le lendemain nous nous réveillons au son de la pluie qui danse sur le toit de la roulotte, mais le site C-10 où nous sommes se retrouve dans la vase, le jeune préposé nous avait attribué le seul site inondable du camping !!!  Quelques manoeuvres dans la boue et la grenouille se retrouve à nouveau sur la route, cette fois en direction de Winnipeg !! 

    Notre site au camping du Parc provincial Chutes 

2 commentaires:

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Unknown a dit…

tout ça a l'air si beau. déjà de belles rencontres: ours et orignal.. et trillion de moustiques vampires.

Bonne continuité !!