vendredi 7 mars 2014

Banc de salle de bain



 Notre salle de bain est très fonctionnelle, mais un peu étroite, si bien qu’il est difficile d’y laisser une chaise standard sans nuire un peu à la circulation. Une chaise ou un banc dans une salle de bain c’est pourtant très pratique, ne serait-ce que pour y déposer un martini lors d’un long bain relaxant! J’ai donc décidé de concevoir un banc sur mesure qui pourrait se ranger facilement entre le comptoir et le bain, un espace qui fait 16’’ x 14’’. Pour maximiser son utilité, j’ai également décidé d’ajouter sous le siège une tablette pour y glisser des serviettes enroulées. Ce banc est très classique dans sa facture, il existe plusieurs modèles similaires proposés par le commerce ou par d’autres ébénistes sur le web. Je ne prétends donc pas avoir réinventé le banc de salle de bain, mais de l’avoir adapté à l’espace dont je disposais et d’avoir utilisé une essence de bois déjà présente dans ma salle de bain : le noyer noir.


Illustration 1 : modélisation sketchup et rendu Kerkythea


Après une recherche de styles sur le web, j’ai retenu le principe d’un siège légèrement courbé et d’un piètement incliné à 10 o question d’accroître à la fois la stabilité et l’esthétisme du banc. Généralement le siège de ce type de banc est ajouré pour permettre à l’eau de s’écouler rapidement, si l’on décide de s’y asseoir après un bain! Pour y parvenir, on peut réaliser un quadrillé ou un lattage, cette dernière technique s’apparente à celle utilisée pour le mobilier extérieur d’un patio et c’est celle que j’ai retenue. Après un premier dessin rapide à la main, j’ai modélisé le banc avec sketchup 8 et j’ai effectué un rendu photographique avec Kerkythea (voir illustration 1) pour valider le design avant de passer à la fabrication.

Comme dans la plupart des projets de sièges, le défi de fabrication de ce banc se situe au niveau de son assemblage à angle. En effet, il y a peu de joints à angle droit et le recours à des gabarits s’avère nécessaire pour assurer la précision des assemblages. Il y a également plusieurs joints de type tenon-mortaise, 34 pour être précis, plutôt surprenant pour un si petit meuble! Mais pour une chaise ou un banc, il y a peu de raccourcis possibles, l’assemblage doit être solide, car c’est une pièce de mobilier qui sera souvent déplacé et qui doit supporter le poids d’un adulte en toute sécurité. Pour sauver un peu de temps, le recours à la mortaiseuse constitue un avantage indéniable pour la réalisation ce projet. Personnellement, j’utilise une mortaiseuse qui s’adapte à ma perceuse à colonne.

Photo 1  - Mortaiseuse installée sur la perceuse à colonne. Ici je taille les mortaises pour les languettes de la tablette.

J’ai pris la décision de débuter par la fabrication du siège, car la ceinture du piètement devra s’y adapter parfaitement en raison de sa courbe. J’ai d’abord réalisé un gabarit (en MDF de 1/4’’,  voir photo 1a) des traverses avant et arrières du siège. Pour y parvenir, j’ai imprimé deux patrons identiques en papier (réalisés avec Illustrator) que j’ai collés (avec de la colle en aérosol) sur le MDF et sur une pièce de noyer de 1 ½" ’ d’épaisseur. J’ai découpé (à la scie à ruban) le contour du patron sur la pièce de MDF avec une grande précision en terminant par un sablage fin pour éliminer toutes marques de lame, car ce patron servira à guider le roulement à bille de la mèche à copier de la toupie. J’ai découpé la pièce de noyer en suivant la ligne du patron de papier, mais en laissant une marge de 1/16e, cette marge sera éliminée par la mèche à copier de la toupie (voir photo 2) qui du coup fera disparaître toutes les marques laissées par la scie à ruban.


Photo 1a
Photo 2



Photo 3
Les mortaises des traverses du siège sont réalisées en utilisant d’abord une mèche de ½" pour éliminer le gros du matériel (voir photo 3) et évidé avec un ciseau à mortaiser de 1/2". Les tenons des traverses latérales ont été découpés à la main avec une scie japonaise Dozuki et ajustés en épaisseur avec un guillaume. Finalement une rainure de ¼" de largeur et de 3/8 » est taillée à la toupie sur les traverses avant et arrière du siège (voir iphoto 3a), cette rainure recevra les tenons des lattes qui composeront le siège.

Photo 3a - Découpe de la rainure qui doit recevoir les lattes du siège. La toupie suit la courbe extérieure du montant du siège grâce au guide parallèle fixé à sa base. 


Les lattes du siège, au nombre de 11, ont 1 pouce de largeur et 3/4" d’épaisseur. Les lattes ont un angle de 5 o de chaque côté pour compenser la légère courbure du siège (elles ont donc un profil trapézoïdal). Elles comportent à chaque extrémité un tenon pleine largeur de 1/4 » d’épaisseur qui va s’insérer dans la rainure des traverses avant et arrière. La découpe des tenons se fait entièrement au banc de scie (voir photo 4). Entre chaque latte une petite pièce de bois de 3/16 » de largeur et de 3/8 » de profondeur est insérée pour maintenir l’espacement entre les lattes, un travail de précision! Le même genre de latte est utilisé pour la tablette (9 lattes avec un profil rectangulaire) du bas, mais cette fois des mortaises sont taillées à la mortaiseuse avec un espacement de 3/16 » entre chacune (voir photo 1). Après le collage du siège, les deux traverses latérales sont arrondies à la toupie avec une mèche demi-ronde.

Photo 4

Le piètement du banc est réalisé avec des pièces de 1 » d’épaisseur et de 1 ½ » de largeur. Il est réalisé en 2 étapes, d’abord en unissant la ceinture avant et arrière aux pattes grâce à des joints tenon-mortaise. Comme les pattes sont inclinées de 10 o par rapport au sol, il est donc nécessaire d’incliner mortaises et tenons du même angle (en inclinant le plateau de la perceuse à colonne). Pour le collage, deux petits blocs de bois inclinés d’un côté à 10 o et à angle droit de l’autre permettront de bien ajuster les serre-joints pendant la durée du collage (voir photo 5). Une fois les pattes collées à la pièce de la ceinture il est nécessaire de découper une courbe correspondant à celle du siège, car ce dernier vient s’appuyer sur cet assemblage (voir photo 6). Deux trous sont percés sous chacune des ceintures avant et arrière pour permettre de visser le siège au piètement. La 2e étape consistera à unir (par des joints tenon-mortaise), les pattes avant et arrière avec la ceinture latérale, ces 2 pièces devront être installées et collées au même moment que la tablette.
La tablette est également fixée aux pattes par quatre joints tenon-mortaise de 1/4 » de largeur et de 1/2 » de profondeur. La tablette est complètement assemblée et collée avant d’être fixée aux pattes. Le collage final permet d’assemblée les pattes avant et arrière, la tablette, les montants latéraux de la ceinture et finalement le siège qui est simplement vissé au piètement (voir photo 7).
Photo 5
Photo 6

Photo 7
La finition du banc est assez simple : après un sablage au papier 220 il a été traité à l’huile de lin pour mettre en valeur la belle couleur du noyer noir et deux couches de cire en pâte ont été appliquées et polies au chiffon. Plus bas, le banc de salle de bain complété et intégré à son décor.






3 commentaires:

Unknown a dit…

très joli , well done bro !

Unknown a dit…

Très beau.
Où pourrais-je trouver ce ban sur le marché ?

lucille.michaud74@gmail.com

La Varlope a dit…

Ce banc ou tabouret d'inspiration japonaise n'existe pas à l'identique sur le commerce, mais il y a un modèle très près du mien en teck.... mais il est vendu en Europe à l'adresse suivante:

http://www.cdiscount.com/maison/jardin-plein-air/tabouret-table-en-teck-ma/f-117850218-auc3700671102580.html