mercredi 26 juin 2013

Les "ti-lapins" de Canmore

Ils sont beiges, bruns ou noirs avec le bout de la queue blanche, ce sont les lapins de Canmore. Ils sont un peu partout, près de notre roulotte dans le camping, sur le parterre de maisons privées, près de la rue principale ils sont vraiment partout. Dès que vous séjournez un peu à Canmore il est pratiquement impossible de ne pas en apercevoir. Ces lapins n'appartiennent pas à la faune locale, ils ont été introduit dans les années 80 par un citoyen de Canmore qui en a relâché  une douzaine en espérant que la prédation les éliminerait  rapidement.  Malheureusement, les gentils lapins de pâques ont plutôt colonisé rapidement cet environnement qui leur était favorable.  Pour les enfants et les touristes de passage  ils constituent une véritable attraction car ils sont vraiment mignons ! Mais leur grand nombre constitue aujourd'hui un réel problème car ils attirent également près des résidences des prédateurs qui constituent  une réelle menace pour les humains, comme les cougars et les coyotes ! 

    Un des milliers de "ti-lapins" près de notre roulotte à 8h00 le matin.. cute non ?

En 2011 le conseil municipal de Canmore a pris une décision qui a suscité un vif débat au sein de  de la communauté, il a en effet donner un mandat d'extermination des   lapins à une firme spécialiée, en spécifiant que l'euthanasie des lapins par le gaz carbonique était malgré tout moins cruel que la prédation naturelle.  Il n'en fallait pas plus pour provoquer une levée de bouclier chez les âmes sensibles et les amoureux des grandes oreilles. Si personne n'a vraiment de sympathie pour les rats, les bébés calmars ou les moufettes il en va autrement pour les sympathiques lapins qui ne font que brouter l'herbe en remuant le nez. À une autre époque un certain Hugh Hefner avait compris l'irrésistible attirance des humains pour cette bestiole en l'adoptant comme marque de commerce de son empire du sexe...et de plus on connaît la réputation des chauds lapins !  C'est d'ailleurs leur capacité à se reproduire rapidement qui est au coeur du problème à Canmore, car malgré le trapage amorcé en 2011 leur population totale ne diminue que faiblement, au point de se demander si quelques défenseurs des lapins ne sapent pas les efforts d'extermination.

    D'autres "ti-lapins" participant à l'effort de tonte de pelouse de notre camping !

Les défenseurs des lapins de Canmore sont nombreux (comme les lapins !) et ils ne manquent pas d'imagination pour sauver les lapins. Une dame a même démarré une campagne de souscription pour créer un sanctuaire pour les lapins qui seraient d'abord stérilisés imaginez seulement le coût de l'opération, car on parle de plusieurs milliers de lapins à stériliser et à pensionner par la suite !  Sur Internet vous trouverez plusieurs sites qui viennent à la défense des "ti-lapins" de Camore dont le blogue de "Susan" ( http://canmorebunnies.blogspot.ca/) qui souhaitent créer le sanctuaire pour lapins ou le canmorerabbits.ca  qui souhaitent étaler au grand jour la cruauté des autorités publiques envers les "ti-lapins" . Bref beaucoup de délire autour d'un problème créer au départ par un humain. Comme vous  j'aime bien les lapins, mais ils n'ont vraiment pas leur place à deux pas du Parc national de Banff ... qu'ils finiront par coloniser un jour si rien n'est fait ! 

lundi 24 juin 2013

Un 24 juin bien calme !

Effet secondaire de l'inondation de Canmore,  le Spring Creek campground où nous sommes installés avec notre roulotte a été déserté de la plupart des campeurs de passage. Il ne reste que les permanents qui occupent le site à l'année dans des roulottes à l'allure de mini-bungalow et quelques motorisés "grande classe" immatriculés pour la plupart dans des états américains du sud-ouest : Texas, Arizona, Utha. Mais notre petite rue sur la camping est totalement vide et immergées sous une dizaine de centimètres d'eau à une de ses extrémités, nous rappelant le drame qui s'est  déroulé à moins de deux kilomètres d'ici. Ce matin sur la rue voisine, je vois un couple s'activer autour de leur immense roulotte à sellette (fifth whell) ils sont les derniers à quitter cette rue aussi vide que la nôtre. Pendant un moment je me suis interrogé sur leur origine, mais je n'arrive pas à lire leur plaque de ma position, jusqu'au moment où la femme cri à son mari "y manque juste la patente jaune à embarquer"...pas de doute les seuls Québécois avec lesquels nous aurions pu improviser une petite fête de la Saint-Jean autour du feu ,en ce 24 juin, viennent de nous quitter, sans doute pour se rendre à Banff via la Bow Valley Trail qui contrairement à la Transcanadienne a été réouverte à la circulation hier.  Il manque donc résolument d'ambiance sur le camping ce soir, mais la vue sur les  montagnes demeure intacte. Heureusement que nous passons la majeure partie de nos  journées chez notre fille...là, l'action de manque pas au moins !

    Notre site sur le Spring Creek campground... nous sommes les derniers campeurs sur
    cette rue. Le chalet qui abrite les toilettes et la buanderie à gauche a été encerclé par 
    10 cm d'eau pendant près de 48 heures..mais notre site a été épargné !!!!

vendredi 21 juin 2013

Canmore flooding...

De mémoire de citoyens, on n'aurait jamais rien vu de pareil à Canmore...mais comme c'est un pays neuf, il vaut mieux se tourner auprès de la communauté autochtone pour avoir l'heure juste. En effet elle fréquente la vallée depuis quelques millénaires alors que  les "visages pâles" y habitent depuis le XIXe siècle et de manière aussi importante depuis le XXe . La chose la plus étrange c'est que les Nakoda (ou Stoney pour les anglais, car ils faisaient chauffer leurs mets en plaçant des pierres brulantes dans des récipients en terre cuite ou en cuir) n'ont jamais vraiment habité dans la vallée. Encore aujourd'hui leurs réserves sont situées un peu avant le début des contreforts des Rocheuses.   Pour les Nakoda (qui appartiennent comme les Dakota et les Lakota à la grande nation Sioux) les montagnes sont sacrées, on doit les respecter, c'est un territoire qui appartient aux esprits. Déranger les esprits peut donc avoir de graves conséquences !  

Mais sans croire aux esprits il apparaît tout à fait évident que de construire une ville au fond d'une vallée si encaissée, dominée par des sommets de plus de 2000 mètres,  dont la neige persiste parfois jusqu'en août, représente un risque qui s'expimera tôt ou tard , changement climatique ou non !  D'ailleurs les autorités de Canmore ont déjà reçu des avertissements lors de crus printanières du Cougar Creek, ce dernier prenant les allures d'une large rivière tumultueuse pendant quelques semaines pour redevenir un mince filet d'eau au coeur de l'été. Pour juguler le problème la ville de Canmore avait transformé ce ruisseau en véritable évacuateur de cru en creusant son lit et en pratiquant un enrochement massif de chaque côté de ses rives.  Confiant d'avoir dominé Mère Nature pour de bon,  la Ville a donc autorisé les constructions tout au long de son cours. Mais Mère Nature vient de rappeler brutalement qu'elle sera toujours la plus forte et qu'elle peut détruire en une seule nuit ce qui avait demandé quelques années à mettre en place.  Gonflé par l'effet combiné de la fonte des neiges des sommets et d'une pluie continuelle qui a laissé 139 mm en un peu plus de 24 heures, le Cougar Creek a tout défoncé sur son passage labourant les terrains, les maisons, les galleries, les ponts, la patinoire, les installations électriques et de gaz.


   Le point bleu correspond à la résidence de ma fille et la zone en rouge à celle qui a été 
   dévastée par le Cougar Creek les 19 et 20 juin, notre camping est de l'autre côté de la
    transcanadienne (la 1) qui a été coupée à plusieurs endroits, isolant Canmore du reste 
    du monde

    On  ne passe plus !  priorité aux véhicules d'urgence
   Une très belle et grande maison, mais qui risque de partir avec la berge

    Des travaux d'urgence pour creuser davantage le "creek"...around the clock !

   Comment redonner un terrain à ces maisons ? avant l'inondation il y avait une piste cyclable
   derrière les maisons de chaque côté du "creek"...il y a un grand trou maintenant !

Sous l'effet des prétros dollars et de la spéculation immobilière,  Canmore connaît une expansion inquiétante depuis une dizaine d'années.  On voit des résidences de plusieurs centaine de milliers de dollars  (et de millions parfois) s'accrocher un peu partout aux montagnes transformant un paysage qui était pourtant à la base de l'attrait qu'exerce la région. On s'éloigne de la sagesse amérindienne et du respect de la nature. Il faudra donc s'habituer aux situations d'urgence ! 
   Le QG de la sécurité publique, derrière le Ha Li peak...China Man pour les intimes !

jeudi 20 juin 2013

Chloé dans les bras de Noé...

Nous sommes le 19 juin de l'an de grâce 2013, il est 20h04 heure des Rocheuses. À l'extérieur une pluie torrentielle s'abat sur la "Bow Valley" transformant les ruisseaux en rivières et les rivières en fleuve arrachant tout sur leurs berges, incluant la route et le chemin de fer transcanadiens .  Au centre de Canmore sur la "Bow Valley Trail" le petit hôpital de Canmore est bientôt cerné par les eaux qui s'élèvent rapidement transformant les stationnements et les terrains adjacents en lacs.   Dans la salle des naissances, la petite Chloé pousse ses premiers cris, elle a choisi ce moment apocalyptique pour faire son entrée dans la vie, même Noé n'aurait pas fait mieux !  On se souviendra donc à jamais de ce jour où l'expression "après moi le déluge" n'aura jamais été aussi juste. Pourtant la petite Chloé est si mignonne elle n'a rien de l'ange annonciateur de cataclysmes et de catastrophes naturelles. C'est notre première petite fille, je crois qu'elle a simplement voulu marquer  sa naissance de manière indélébile dans nos esprits.





Encore difficile de dire à qui Chloé ressemblera: à sa mère, à son père, à l'une de ses grands-mères ou de ses grands-pères ? Une fois que le stress de la naissance s'effacera complètement et que son visage sourira enfin, il sera plus facile d'y lire son héritage familial. Mais cela nous importe peu pour le moment, car en fin de compte elle sera unique et nous l'aimerons inconditionnellement ! Je ne vais pas vous surprendre en vous disant que Chloé est le plus beau bébé au monde, des générations de grands-parents ont dit la même chose de leurs petits enfants, mais dans mon cas je ne fais pas d'inflation verbale, c'est la stricte vérité ! Vous n'avez qu'à regarder les photographies ci-jointe pour vous en convaincre.  Chloé a fait osciller la balance à 3110 grammes (6 livres et 14 onzes) et mesure 55 cm du bout des cheveux au bout des orteilles, elle a peu de cheveux mais ils sont plus foncés que ceux de son frère Félix à la naissance. Sa mère Amélie est fier de sa petite puce qui bien amorcé son allaitement et qui demeure d'un calme olympien entre les boires. Papa Martin veille tout près, il restera une nuit de plus  avec Amélie et Chloé à l'hôpital ce dernier étant toujours cerné par les eaux.



Pendant ce temps Canmore demeure toujours sur un pied d'alerte, notre "grenouille" dont le nom est devenu prophétique n'est toujours  pas en danger sur le camping de Spring Creek.  Bien sur le ruisseau (creek en anglais) Spring est gonflé à bloc comme la rivière Bow qui fait toujours l'objet d'une alerte au débordement jusqu'à Calgary.  La route d'accès à notre site sur le camping est couverte d'une dizaine de centimètres d'eau mais notre Rav-4 peut franchir cet obstacle sans problème. Notre site comme tel  est sur une petite hauteur et n'est donc pas inondé mais demeure plutôt spongieux !   Pour le moment nous dormons chez notre fille puisque nous devons garder Félix, pendant que maman et et papa sont à l'hôpital (bon timing !). Nous espérons que d'ici le week end les dépressions qui se succèdent au-dessus de nos têtes iront se faire voir ailleurs. Comme nous sommes au fond d'une vallée entourée de sommets de plus de 2000 mètres et que ces sommets ont conservé une partie de leur couvert de neige, l'effet de la pluie torrentielle est catastrophique car elle se mêle à l'eau de fonte qui descend des montagnes à grande vitesse. A moins de 800 mètres   de la maison de ma fille à Cougar Creek il y a un quartier complet qui a été dévasté par un torrent de boue et d'eau. Dans ce quartier la Ville de Canmore avait creusé un canal pour canaliser l'eau de fonte du Cougar Creek, c'est ce canal qui a été complètement submergé au cours des dernières heures et qui a emporté plusieurs maisons et terrains.  Derrière la maison de ma fille la route "Benchland's Trail" a été réquisitionnée par les services d'urgence pour acheminer une quantité impressionnante de tracteurs, chargeuses, pelles mécanique et de camions remplis de gravier et de grosses roches pour tenter de colmater les brèches du système de canalisation et réduire la dévastation. Un peu plus bas dans la vallée l'accès à la transcanadienne en direction Est et Ouest est fermée, car plusieurs tronçons ont été emportés par la cru de la Bow River et certains ponts ont été sérieusement endommagés. Il est clair que nous ne pourrions quitter Canmore actuellement et rien ne pourra y entrer sans de sérieux travaux de réparation des infrastructures.  Des hélicoptères assurent présentement les liaisons d'urgence lorsque le plafond de vol le permet, ce qui a été peu fréquent aujourd'hui !  Bref, nous nous souviendrons longuement de notre séjour à  Canmore  sous le thème naissance et inondation !      

    Complexe immobilier voisin de l'hôpital de Canmore où est née Chloé...beaucoup d'eau!

   L'entrée du stationnement de l'hôpital en face près de 30 cm d'eau au sol.
   Le véhicule de transport adapté de l'hôpital de Canmore qui tente une sortie... derrière
   une pompe qui tente d'évacuer l'eau...une manoeuvre totalement inutile !
   Stationné au mauvais endroit !
    Ambulance... non !  Bateau ambulance !
    Ha le "pickup " !  Pratique quand il y a 18 pouces d'eau sous les roues.




mercredi 19 juin 2013

Une ballade sur la rivière Bow.


Après un peu plus de 4100 kilomètres de route, 815 litres d'essence, 7 campings et 11 jours nous voici enfin dans la Bow Valley au camping Spring Creek aux contreforts des rocheuses. Ce paysage nous est familier car depuis 2001 nous le fréquentons assez régulièrement car notre fille vit dans cette vallée grandiose à Canmore à  moins de trente minutes de Banff.  La Bow Valley doit son nom à la rivière Bow qui prend sa source dans le Lac Bow situé un peu plus au nord-ouest dans le parc national de Jasper.  La rivière Bow est un affluent de la rivière Saskatchewan-sud, et est comme telle une des sources indirecte du fleuve Nelson. Elle appartient donc à un vaste réseau hydrographique qui prend naissance dans les rocheuses et se rend jusqu'à la Baie d'Hudson traversant trois provinces: l'Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba. L'origine du nom de la "Bow River" en anglais fait référence au roseau utilisé par les amérindiens  pour fabriquer des arcs. Dès les premiers kilomètres dans les contreforts des Rocheuses  nous rencontrons d'ailleurs le "Lac Des Arcs" qui témoigne encore une fois de la présence des francophones dans l'exploration de l'ouest canadien. 

    Le Lac Bow, la source de la rivière du même nom dans le parc Jasper.

    Un arrêt obligatoire au Lac des Arcs aux contreforts des Rocheuses

La rivière Bow est magnifique autant par sa couleur d'un beau bleu turquoise que par le paysage qui l'entoure. Elle n'est pas très large et peu profonde, mais présente un fort débit qui par endroit se transforme en rapides tumultueux propices aux  sports en eaux vives comme le kayak de rivière et le "rafting". Mon gendre est d'ailleurs "raft guide" durant la période estivale pour la compagnie canadianrockies.ca. C'est d'ailleurs en sa compagnie que nous avons fait notre premier parcours en "raft" sur un segment de 5 kilomètres de la Rivière Bow en partant de Canmore.  C'est un segment qui n'a rien de sportif mais qui est totalement génial pour une petite ballade familiale avec notre petit fils et sa maman qui doit donner naissance à son deuxième enfant dans quelques jours....donc pas de risque inutile, deux téléphones cellulaires sont à portée de main et il y a une voiture à fin du trajet qui nous attend. Pour la photographie, c'est probablement l'un des plus beaux segments car sur les deux rives de la Bow il y a des montagnes au relief spectaculaire comme les "Three Sistres",  le "Ha Ling Peak"et le "Mont Rundle". Plus au loin à l'ouest, dans l'axe même de la rivière nous apercevons le Mont Cascade, partiellement recouvert de neige en ce mois de juin, qui complète ce paysage grandiose.  Même si j'ai photographié des milliers de fois ces montagnes, j'arrive encore à découvrir de nouveaux angles et des qualités de lumière qui changent continuellement  en fonction des saisons, des heures du jour ou des nuages qui s'accrochent à leur sommet.

    Félix est déjà prêt à se lancer sur la rivière Bow
   Au loin le Mont Cascade qui domine également le paysage dans le parc de Banff.
   Derrière moi deux des Three Sisters se montrent le bout du sommet !



Notre ballade sur "la Bow" se termine comme elle a débuté, dans le calme et la sérénité de cette très belle nature.

lundi 17 juin 2013

La plaine, la prairie, les collines et les vallons...


Nous avons quitté Winnipeg depuis une heure en direction de White City, un petit blède à une quinzaine de kilomètres de Regina, j'y ai réservé un terrain de camping il y a un mois environ en me fiant aux commentaires des clients: terrain propre, avec service et accueil chalheureux des proporiétaires !  Nous allons rouler pendant 588 kilomètres dans cette sixième étapes de notre périple transcanadien. La route est toujours assez droite et depuis la frontière Ontario/Manitoba nous roulons toujours sur une vraie autoroute où les voies Est et Ouest sont complètement séparées.  La qualité du pavage est toutefois assez variable et comme au Québec nous roulons parfois dans des ornières creusées par les poids lourds qui sont légions dans ce pays. En fait nous rencontrons principalement deux types de véhicules:  les tracteurs avec remorque de 53 pieds et les "pick up" comme le Dodge Ram ou le Ford F-150.. Oui oui, il y a aussi des caravanes et des automobiles, mais comme la vraie saison touristique n'est pas encore débuté dans l'ouest  nous avons parfois l'étrange sentiment d'être des extras-terrestres avec notre roulotte miniature dans ce pays de démesure où le camion est roi !

    Le kiosque d'information touristique à la frontière de la Saskatchewan.

    La prairie en vallons de la Saskatchewan

Côté paysage les changements apparaissent lentement, mais ils sont réels. Ainsi depuis notre entrée au Manitoba, nous remarquons que la prairie est plutôt un paysage très planche sans la moindre ondulation alors que la prairie de la Saskatchewan est plutôt valloneuse ou entre deux collines on retrouve souvent de petits marais qui abritent une faune avière diversifiée, sans doute le paradis des ornitologues et des chasseurs de canards !  Alors que les champs du Manitoba semble principalement orienté vers la culture céréalière (les nombreux silos à grains et les trains interminables de céréales en témoignent) ceux de la Saskatchewan sont plus diversifiés et nous y voyons les premiers grands cheptels bovins de toutes les races, que nous avons classé très simplement: les vaches brunes, noires, brunes et blanches et noires et blanches... vous comprendrez que je n'ai aucune compétence en ce domaine, mais après 10 jours de salades, de sandwitch et de cuisine un peu plus rapide  j'avoue que la vue de de ces  troupeaux me donnent envie d'un bon steak/frites !  

    Au Manitoba ne cherchez pas la colline le long de la transcanadienne !
    Les silos à grain en bois et de forme rectangulaire n'existent plus !  Des colosses en 
    béton et en acier les ont remplacé.

Nous arrivons à White City sous un temps nuageux avec un peu de vent...Le pays est neuf,  les routes secondaires qui traversent ou longent  la transcanadienne sont souvent en gravier en Saskachewan, c'est le cas du petit bout de route qui nous conduit au "Comfort plus campground" un camping qui a été aménagé dans une grande court derrière la résidence des propriétaires. Rien d'extraordinaire, les sites sont petits avec quelques arbres, il y a une piscine mais Internet sans fil fonctionne difficilement car il n'y a qu'un seul routeur de faible puissance pour l'ensemble du terrain..pas moyen d'envoyer un courriel sans sortir de la roulotte et se rapprocher du bâtiment d'accueil. Pas très grave car le lendemain  à l'aurore nous repartons en direction de Medecine Hat  en contournant Regina.  La route change encore après Regina, les collines et les vallons s'accentuent et notre consommation d'essence également, en plus nous devons affronter un vent de face qui devient parfois latérale ce qui affecte un peu la stabilité de notre "train routier". Dès la frontière de l'Alberta franchie, une nouveauté apparaît dans le paysage de la prairie ce sont les "pumpjacks" qui se retrouvent le plus souvent au beau milieu des troupeaux de bovins qui broutent l'herbe autour dans une indifférence complète. Ha oui...vous n'êtes ni Albertains, Texans,  ou Saoudiens   un "pumpjack" ou un "nodding donkey" ne correspond à aucune référence connu pour vous. Pourtant vous êtes, sans le savoir,  assez familiers avec ces engins que l'on voie souvent dans les reportages sur l'exploitation des champs pétrolifères sur la terre ferme. En français ce type d'engin se nomme un "chevalet de pompage" il sert simplement à pomper le pétrole d'une nappe souterraine vers la surface et un oléoduc. Dans le sud de l'Alberta le pétrole se retrouve à l'état liquide  dans des nappes souterraines, contrairement à celui du nord (plus abondant)  où il est mélangé à du sable, les fameux sables bitumineux de l'Athabasca. 

    Le plus grand teepee du monde à Medecine Hat... et un autre pick up !

Nous arrivons à Medecine Hat en fin d'après midi après avoir franchi la frontière de l'Alberta. Nous sommes maintenant dans la même province que ma fille et sa petite famille qui habite Canmore depuis une douzaine d'années. Il ne manquera que 400 kilomètres à franchir le lendemain pour aller sonner à leur porte. Medecine Hat est assis  sur un important gisement gazier, le camping municipal où nous sommes porte d'ailleurs le nom de "Gas City Campgroud". Derrière  le camping au bord de la rivière Saskatchewan sud se trouve d'ailleurs les génératrices au gaz qui alimentent la ville en électricité...petite inquiétude légitime sur la qualité de l'air puisque nous sommes au sommet d'une colline à la hauteur des cheminées qui laissent échapper des gaz chauds...mais sans couleur et sans odeur  et le vent souffle dans la direction opposée (ouf).  Le camping est par ailleurs exemplaire au niveau des aménagements et semble fréquenté exclusivement par des VR de grandes dimensions et d'un luxe intimidant, notre petite grenouille a l'allure d'une roulotte pour animaux de compagnies comparativement à nos voisins !  Nous sommes les seuls campeurs du Québec cette fois, tous les autres licences sur le camping sont de l'Alberta et de la Saskatchewan. Demain à l'aurore nous aborderons la dernière étape vers Canmore... la nuit sera courte car nous avons bien hâte de retrouver les nôtres après un si long périple!   

    Enfin l'Alberta ...sur l'affiche : Alberta wild rose country ...

vendredi 14 juin 2013

Moulin à vent, tracteurs et Mennonites...

Lors de ma visite de la Maison Gabrielle-Roy à Saint-Boniface, j'ai appris que l'auteure était fasciné par la culture des Mennonites .... Mennonites ?  Je me souvenais vaguement de mes cours d'histoire du Canada que plusieurs groupes religieux avaient émigré au Canada à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle afin de fuir les persécutions dont ils étaient victimes en Europe.  Plusieurs de ces groupes, dont les Mennonites et les Amish ont choisi de s'établir dans le nord de l'Ontario et dans les prairies.  On connaît mieux les Amish en raison de leur mode de vie très centré sur leur communauté et leur refus d'entrer dans la modernité en vivant comme au début du XIXe siècle.  Dans le nord de l'Ontario nous avons d'ailleurs croisé à quelques reprises des Amish qui circulaient en cariole sur l'accotement de la transcanadienne (pauvres chavaux !). Les Mennonites et les Amish  sont issus du même mouvement à l'origine, mais les Mennonites sont plus ouverts sur le monde actuel. A ce sujet je peux vous recommander l'article de  Leo Dredger dans l'encyclopédie canadienne (http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/mennonites)  qui est très complet sur ce groupe religieux.

Le propriétaire de notre terrain de camping à L'île des Chênes nous a parlé du village Mennonites situé à Steinbach un peu plus au sud.  Le dépliant touristique a un côté de déjà vue...j'ai l'impression de lire une description du Village acadien de Caraquette...un village qui retrace l'histoire de l'implantation de la communauté mennonite au Canada et qui regroupe sur une terre de quelques acres les vieilles maisons d'origine, la forge, la petite école, le magasin général, l'imprimerie et un musée...Rien pour m'exciter à priori, sauf deux détails. : un moulin à vent de type hollandais parfaitement opérationnel et une collection de tracteurs agricoles...Go ! nous mettons le cap sur Steinbach, le ti-gars en moi sera comblé ! ...Facile de s'y rendre une route bien droite bordée de champs à perte de vue. Arrivés sur place, pas de surprise, l'entrée du village se fait par un bâtiment d'accueil plutôt banal et contemporain  où de gentilles dames peuvent vous expliquer en anglais ou en allemand ( les mennonites sont germanophones provenant à l'origine d'Allemagne et de Suisse...hasard ma propre famille est d'origine allemande, Bayer devenu Payeur en français, mais notre ancêtre était luthérien)  le fonctionnement de la visite.  Le musée qui est dans le bâtiment d'accueil vous donne les clés nécessaires pour bien décoder ce que vous allez voir dans le village, les plaquettes d'interprétation sont en anglais et en allemand mais  le guide du site est en trois langue, incluant le français cette fois.



Je passe les détails de la visite, pour vous dire que le moulin à vent ne m'a pas déçu. Il trône au beau milieu du village, magnifique et fier avec ses 4 ailes déployées. L'original a été construit en 1877 par M. Abraham S. Friesen et une réplique exacte a été construite en 1972 qui a malheureusement été incendiée en 2000 et rebâtie en 2001. Un peu partout sur le terrain on retrouve la fameuse collection de tracteurs agricoles qui débutent avec un modèle à vapeur, un véritable monstre de plusieurs tonnes  que j'ai beaucoup de difficulté à imaginer en mouvement sur une terre agricole. Son opération devait demander une attention constante pour entretenir le feu dans la chaudière,  régler la pression de vapeur et embrayer la traction, le fermier devait s'épuiser avant même de débuter ses labours !  Le reste de la collection nous montre bien que le moteur à explosion fut une véritable révolution pour l'exploitation des terres agricoles...plus de chevaux vapeurs pour un poids beaucoup moindre !  

Nous avons terminé la visite au restaurant du village, ou encore une fois de gentilles dames vêtues en noir vous offre les mets traditionnels des Mennonites dont le fameux borch.  En sortant on nous a demandé de signer le "guess book" et de mettre un petit point rouge sur notre lieu d'origine sur la carte du monde...surprise' nous sommes les premiers de la Ville de Québec !

    Le moulin à vent d'origine avait été construit en 1877

    La  très belle mécanique du moulin ...tout en bois !

    Difficile à croire mais le modèle John Deere ici bas développe plus de chevaux vapeurs
    que son ancêtre ci haut !


mercredi 12 juin 2013

Gabrielle Roy dans tous ses états...

Pif, paf, pétaf, bang, boum... la nature a décidé de nous accueillir avec fracas à Winnipeg !  Nous sommes à peine à 10 kilomètres des portes de la capitale manitobaine, devant nous une formation nuageuse grise foncée tel un mur s'avance vers nous  à grande vitesse. Nous nous attendons à une pluie forte, sans doute avec du vent, mais nous sommes dans les prairies là où il y a parfois des tornades, tout à coup nous craignons le pire !  Effectivement le pire débute ce n'est pas de la pluie qui nous tombe dessus mais des grêlons du diamètre d'un dollar poussés par un vent d'une rare violence.  La visibilité devient nulle et le bruit des grêlons sur la carrosserie et les vitres de la voiture nous laisse croire qu'il y aura des dommages. Comme nous ne voyons plus rien nous nous dirigeons rapidement vers l'accotement, comme tous les autres voitures devant et derrière nous. Pendant une bonne dizaine de minutes nous subissons un bombardement constant, j'ai peur que les vitres craquent. À l'extérieur les grêlons s'accumulent rapidement sur la chaussée au point de la faire disparaître par endroit. Le mur gris s'éloigne de nous et le soleil réapparaît aussi rapidement qu'il était disparu. Nous reprenons la route et les pneus de la voiture et de la roulotte concassent les grêlons au sol. Nous allons reprendre nos esprits dans une halte routière où les grêlons ont commencé à fondre sous le soleil.  La voiture et la roulotte n'ont subi aucun dommage, bref plus de peur que de mal... C'était en quelque sorte le spectacle de bienvenue du Manitoba.

    Plus haut le nuage menaçant et le résultat au sol quelques minutes plus tard..

Croisement  de la 1 et du boulevard Lagimodière, nous descendons plein sud vers le Arrowhead RV park où nous allons "arrimer" notre grenouille pour trois nuits. La route est droite sans la moindre petite courbe et le paysage s'étend à perte de vue sur des champs d'un beau vert tendre.  Il n'y à plus aucun doute, nous sommes vraiment dans les prairies ! Depuis la frontière Ontario-Manitoba, sur 200 kilomètres environ, le paysage s'était transformé  graduellement passant du bouclier canadien à la plaine, la forêt devenant de plus en plus clairsemée et le terrain s'aplatissant de plus en plus. Nous arrivons enfin à "L'Île des Chênes" où est situé notre terrain de camping. Malgré son nom anglophone le Arrowhead RV park est tenu par un couple franco-manitobain dans un village francophone où une l'école  primaire porte le nom de Gabrielle-Roy. Cyrille et Louise Durand sont les champions de l'accueil, au premier contact vous vous sentez les bienvenues dans ce camping très bien tenu où tous les services sont accessibles et de qualité, dont bien sûr Internet sans fil, aussi essentiel que l'eau et la machine à laver !  Surprise sur le site ! Nos voisins sont des québécois de la région de Montréal... un couple à la retraite qui se dirige vers l'Alaska dans un petit motorisé. Ils partiront le lendemain remplacés par un autre couple québécois retraité qui tirent une roulotte légère avec un Rav-4...tient tient sentiment de déjà vu... comme si nous nous regardions dans un miroir ! 

    Au loin le Arrrowhead RV park, un îlot au milieu des terres en culture... 
    Notre site de camping au Arrowhead RV park.

Le lendemain, libérés de la roulotte, nous repartons vers Winnipeg exploré le secteur francophone de Saint-Boniface et le site historique de La Fourche au confluent des rivières  Rouge et Assiniboine. C'est d'ailleurs à cet endroit que s'élève l'impressionnant immeuble qui abritera bientôt le Musée canadien des droits de la personne dont on parachève présentement les aménagements extérieurs, mais qui ne sera en opération qu'à partir de 2014...zut un an trop tard pour nous !  Nous explorons en voiture et à pied le secteur de Saint-Boniface avant de nous arrêter pour dîner au Resto gare. Chouette, le système de son du resto aménagé dans un wagon diffuse exclusivement des chansons francophones... tour à tour nous entendons Gerry Boulet, Félix Leclerc, Ariane Moffat, Jacques Brel, Charles Aznavour...notre serveuse toutefois parle un français nettement approximatif, nous tutoyant allégrement ...tu veux tu quelque chose à boire ? Mais elle est très gentille et la bouffe est bonne... Nous sommes pourtant à deux coins de rue de la rue Deschambault et dans ma perception très québécoise j'imaginais que la Maison de Gabrielle-Roy était le centre gravitationnel de l'expression française à Winnipeg... je n'avais pas tout vu !  Après le repas, c'est avec un peu de fébrilité que nous nous sommes dirigé vers la fameuse rue Deschambault... Cette rue n'a rien de particulier, à vrai dire elle est plutôt ordinaire et même un peu moche, la maison de Léon Roy qui a entièrement été restaurée à l'identique détonne dans le paysage avec son jaune lumineux, sa belle galerie blanche et sa toiture pointue.  En 1905 la maison était entourrée de champs et Saint-Boniface avait l'allure d'un village plutôt que d'une zone urbanisée, entourrée d'un secteur plus  industriel (la rue Archibald)... difficile de faire totalement abstraction de cet environnement et de se replonger à l'époque où l'auteure de Bonheur d'occasion déambulait rue Deschambault...j'espérais donc qu'une fois le seuil de la porte franchi la magie opérerait    cette fois... Autre déception, la jeune guide qui nous accueille parle un français à peine meilleur que celui serveuse du Resto gare, j'apprendrai qu'elle vient du Nouveau-Brunswick, elle a appris son rôle de guide par coeur et doit être meilleure avec les visiteurs anglophones ...Ouf, cette fois j'ai vraiment la perception que Gabrielle Roy doit être dans tous ses états,  si son âme hante toujours les lieux...où est-ce moi qui n'a rien compris à la réalité des franco-manitobains ?

   Le "Resto gare" rue Des Meurons à deux coins de la rue Deschambault 

    L'auteur de ce blogue davant la Maison Gabrielle-Roy rue Deschambault.
    L'école/collège régional Gabrielle-Roy à L'Île-des-chênes près de notre camping.






lundi 10 juin 2013

De Richard Séguin à Jack Kerouac...on the road !

On the road again, au bout de ta route comme un requiem...C'est Richard Séguin qui chante ces paroles évocatrices de Kerouac dans le iPod branché de la voiture pendant qu'à l'extérieur défile les merveilleux paysages côtiers du nord du Lac Supérieur, une beauté sauvage devant l'immensité océanique de ce lac parsemé de chapelets d'îles et d'îlots. Nous venons de quitter la Baie Pancake et nous filons franc nord  à bonne allure en direction de Thunder Bay à 612 kilomètres de notre point de départ.  Notre séjour de deux nuits à Pancake nous a reposé des quelques centaines de kilomètres que nous avions parcouru depuis Ottawa. 

    La Plage de Pancake Bay au bord du Lac Supérieur... des kilomètres de plage et un très
    beau camping !

Avant la baie de Pancake nous avions fait une courte pause au Parc provincial de Chutes situé dans le petit village de Massey.  Ce parc doit son nom aux chutes et aux rapides de la Rivière aux sables, ce nom est français comme plusieurs le long de notre parcours car nous sommes dans le sillage des explorateurs français qui ont laissé leur emprunte un peu partout dans la toponymie du territoire... mais moins chez l'habitant actuel qui massacre parfois  ces noms qui ne sont pas de sa langue !  Mais quand on tend l'oreille, on entend aussi les communautés françaises du nord de l'Ontario, comme ce  pompiste à Sturgeon Falls qui a rapidement décodé de mon "full please" que j'étais un francophone , il passe alors au français avec un accent indéfinissable : "Est belle ta roulotte, ça doit ben rouler avec  sa forme"... De l'autre côté de la rue, surprise !  Il y a un marché Metro comme au Québec... le stationnement est grand nous nous y arrêtons avec la roulotte  pour dîner. Pas très romantique un stationnement, mais nous n'avions trouvé aucune halte routière digne de ce nom entre North Bay et Sturgeon Falls , malgré l'impressionnant lac Nipissing que longe l'autoroute 17 pendant des dizaines de kilomètres... il faut dire que le territoire est immense et pas très peuplé ! J'imagine les explorateurs français qui entre 1650 et 1680 avaient découvert la quasi totalité de cette mer d'eau douce intérieur (10% de l'eau douce de la planète... pas rien !!)  sans véhicule moteur et sans le confort d'une roulotte... et harcelés constamment par des trillions de moustiques assoiffés de sang qui pullulent dans ces rivages humides... grosse misère !


    Les rapides de la Rivière aux sables dans le Parc provincial Chutes

Le paysage défile depuis une heure après la baie de Pancake  et tout à coup un orignal juvénile apparaît au milieu de la route après une monté qui nous empêchait de l'apercevoir à l'horizon... il est surpris comme nous, j'immobilise notre véhicule, pendant un moment il hésite avance vers nous  et tout à coup enjambe de ses longues pattes frêles la glissière en bordure de route et disparaît dans un boisé très dense. Une autre heure plus tard un ours noir rebrousse chemin lorsqu'il aperçoit notre véhicule foncer sur lui... ouf, il est sauf !  Mais dans les 300 kilomètres qui ont suivi nous ferons le décompte des animaux (4) moins chanceux que notre originale et notre ours. D'immenses flaques de sang séché sur le pavé et quelques cadavres en bordure de la route témoigne du carnage de la nuit précédente. Car c'est effectivement la nuit que les collisions entre véhicules et animaux ont lieu le plus souvent, des affiches et même d'immenses panneaux lumineux nous rappellent le danger qui nous semble plus important ici que dans les réserves fauniques du Québec.

Nous arrivons à Thunder Bay au camping municipal Trowbridge, il est facile d'accès et au porte de la ville, mais je ne sais pas, il lui manque quelque chose, de l'ambiance sans doute !  Le camping est pratiquement désert en ce début juin. Quelques "étranges campeurs" sont parsemés ça et là. Une dame  avec un petit chien passe à deux reprises devant notre site  pour finalement nous dire en anglais qu'elle trouve notre roulotte jolie et nous souhaites la bienvenue à Thunder Bay... elle disparaît derrière un bosquet... Le lendemain nous nous réveillons au son de la pluie qui danse sur le toit de la roulotte, mais le site C-10 où nous sommes se retrouve dans la vase, le jeune préposé nous avait attribué le seul site inondable du camping !!!  Quelques manoeuvres dans la boue et la grenouille se retrouve à nouveau sur la route, cette fois en direction de Winnipeg !! 

    Notre site au camping du Parc provincial Chutes 

dimanche 9 juin 2013

Ici la base de la tranquilité....




            
    Le Canal Rideau à la hauteur du centre des congrès d'Ottawa.

Après quelques mois de préparation nous y voilà enfin  ! Nous avons franchi les 478 kilomètres de cette première étape qui nous a conduit au camping municipal d'Ottawa. Nous avons choisi de prendre les autoroutes Félix-Leclerc , 640, 15 et finalement 50 jusqu'à Gatineau et la 417 du côté d'Ottawa jusqu'à Nepean où est situé le camping.  C'était notre premier trajet sur une si longue distance avec la roulotte et je dois dire que notre petit "train routier" a rouler à merveille !  Un petit arrêt à Berthier pour le dîner et refaire le plein et un autre plein à Gatineau... Bon, la consommation d'essence n'est pas géniale mais elle n'est pas supérieure à ce que j'anticipais après notre voyage à Montmagny,  notre moyenne se situant à 20 litres au 100 kilomètres, notre réservoir de 60 litres nous a donc permis de faire 300 kilomètres. L'autoroute de l'Outaouais (50) est superbe mais elle  comporte quelques faux plats et quelques vallons qui ont surement fait grimper notre moyenne de consommation, espérons que la traversé des plaines de l'ouest nous permettra d'améliorer notre performance ! Côté comportement routier il est clair que l'on doit s'adapter à un certain tangage et aux effets des vents latéraux, mais il n'y a rien que l'expérience de la route pour vous permettre d'acquérir un certain confort de conduite... ce que j'ai enfin acquis pendant cette première étape. Même chose du côté de l'attelage remorque que je peux installer sans aide en moins de 15 minutes maintenant, mon  record personnel !    

Le camping municipal d'Ottawa est  très boisié et est situé non loin de l'un des accès du réseau cyclable de la Capitale nationale. De plus, sa proximité avec le centre ville  d'Ottawa (moins de 15 minutes via la 417, mais en dehors des heures de pointe!) lui confère  clairement un avantage stratégique.  Pour les ébénistes amateur, comme moi, il faut savoir que le 900 Morison drive est à moins de 10 minutes du camping... Ha oui j'oubliais ! C'est à cette adresse que l'on retrouve le magasin  Lee Valley un endroit où je peux facilement me ruiner à acheter de nouveaux outils !

Ottawa (comme Gatineau) est sans doute l'un des meilleurs endroit pour pratiquer la bicyclette sur le plat.  Dans les côtes de Québec ou de Charlevoix on pratique plutôt le vélo avec un maillot coloré, des pédales à clips, un casque profilé et l'allure d'un champion dopé aux stéroïdes qui grimpe les côtes bien callé sur son banc ! Je ne dis pas que nous n'avons pas croisé ce genre de spécimen le long de la rivière des Outaouais ou du canal Rideau, mais disons que plusieurs n'avaient rien de "bombes" sur roue mais plutôt de promeneurs du dimanche, avec un casque mal ajusté, un petit panier devant le guidon et surtout une petite clochette qu'ils actionnent régulièrement pour changer de voie, dépasser ou maniferster leur présence aux nombreux piétons et joggers qui utilisent également en grand nombre le réseau cyclable, surtout près du canal Rideau et des édifices gouvernementaux.  Plus près du parlement, sur l'heure du midi, les piétons et les joggeurs sont nettement plus nombreux que les bicyclettes qui doivent alors zigzaguer pour les éviter... un peu désagréable je dois dire, plusieurs joggeurs  arrivent de nul part et vous font rapidement sentir de trop sur la piste.  Nous avons vécu l'expérience en faisant la boucle de 16 km  qui débute et se termine au lac Dow,  mais cela dit, lla ballade demeure agréable près des écluses et de l'arboretum.

    Mon nouveau copain joggeur..la route se 
    partage !

Après deux nuits à Ottawa, il est déjà temps de reprendre la route cette fois en direction du Lac Supérieur. Notre deuxième étape nous conduira au Parc provincial Chutes situé dans le petit village de Massey entre Sudburry et Sault-Sainte-Marie. Nous aurons à parcourir 564 kilomètres cette fois avec notre petite grenouille !

    Notre site au Camping municipal d'Ottawa...le sol est en pierre...solide et imperméable !